Thrash
Sortie le 13 novembre
chez Metal Blade Records
Avec pas moins de onze albums au compteur, on peut dire que les Allemands d’Accuser connaissent leur sujet… mais quand on parle de thrash sous sa forme alchimiquement pure, le risque de réchauffer une recette éculée n’est jamais bien loin. Pourtant en remettant le feu sous le chaudron cette année, les vétérans parviennent à démontrer une rare endurance autant qu’une créativité qui n’a pas pris une ride.
On peut légitimement attendre du premier riff d’un album de thrash qu’il donne le ton une bonne fois pour toute. Avec « Misled Obedience », le groupe ne déroge pas à la règle : aggressif à souhait, massivement épaulé par une basse et une caisse qui n’a rien de « claire », on comprend d’entrée de jeu à qui on a à faire. En un peu plus trois minutes, tout y passe : shredding à 200 bpm, voix scandée, ponts au groove oxygénant, retour dans le dur, solo inspiré... Mais on aurait tort de croire que le groupe a tout donné : la deuxième couche passe encore une vitesse supplémentaire. En deux titres, on a clairement sauté à pieds joints dans le genre d’album qui donne une furieuse envie de planter des clous avec la tête. Problème : l’album en compte douze... Il va falloir tenir !
« Temple Of All » tombe à pic pour nous sortir un peu la tête de ce tunnel de son : le morceau, aux réminiscences savoureusement old school, convoque et rafraichit tout l’héritage du thrash du tournant des 80’s avec une construction plus complexe, des arrangements redoutablement spatialisés et quelques silences habilement distillés. Un morceau phare du disque, qui balaierait suffisamment de registres pour nourrir l’album entier.
Pourtant les Allemands en ont encore sous la semelle. « Accuser » version 2020 réserve son lot de surprises qui renouvellent l’intérêt à des moments clefs de l’écoute : « Be none the wiser », aux allures de ballade introspective tout d’abord, mais qui prend progressivement une dimension taillée pour les stades, « Psychocision » et ses harmonisations hypnotiques, « the Eliminator », furieusement teinté 80’s, ou encore l’inarrêtable succession de killer riffs de « Seven Lives »…
On sort de l’écoute, après 50 minutes de ces montagnes russes sonores avec un gentil buzz persistant dans l’oreille et l’impression d’avoir à la fois satisfait un certain appétit cathartique bien défoulant de nos jours et une curiosité un peu nostalgique par moment. A écouter impérativement dans l’ordre, et de préférence pas au volant… ou alors avec un très bon régulateur de vitesse. Simple conseil…
Yann. pour BGP Music Live
LINE UP :
Frank Thoms - vocals/guitars René Schütz - guitars Frank Kimpel - bass Olli Fechner - drums
Mix - Martin Buchwalter
Mastering : Dan Swanö
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