
Salut moi c'est Elodie, on va vous raconter, avec mon binôme de choc, notre aventure durant ces trois journées intenses dans cette belle contrée qu'est le Morbihan ...
« Si tu devais comparer le Hellfest et le Motocultor, représente-toi un repas de famille. Le Hellfest, c’est la parfaite maîtresse de maison. Le Motocultor, c’est ton cousin un peu débile qui mange la nappe en bout de table ».
C’est grâce à cette phrase, ô combien énigmatique, lue au hasard des commentaires sur un des groupes Facebook que je fréquente, et pour son line-up de fou que j’ai finalement décidé que oui, j’irai faire mon premier Motocultor cette année.
Et en terme d’expérience, j’ai été plus que servie. Mon binôme journaliste David Slaveofpaint (que tu connais déjà, parce que forcément, tu es un lecteur assidu de nos chroniques respectives), et moi-même partions un peu à l’aventure car sur ce coup-là, on était aussi aux photos. Bon d’ailleurs, au moment où je commence à écrire ce live report / journal de bord, je ne sais pas du tout comment on va s’organiser lui et moi pour ce texte. Mais ce n’est pas grave, « l’organisation OSEF », c’était un peu le leitmotiv des trois jours !
Je ne vais pas faire durer le suspense plus longtemps sur la fameuse comparaison HF/Motor.
En résumé, je trouve que le cousin débile s’est vachement bien tenu. En tant que festivalière, le Mototoc est quand même sacrément sympa. C’est encore à taille humaine, ce qui te permet d’accéder à tous les concerts que tu veux sans planter ta tente 4 heures avant. Tu peux te mouvoir sur le site sans marcher sur des gens, et ça, c’est vachement pratique. L’ambiance est sympa et il y a beaucoup de familles. Le son est inégal : très bon sur les trois plus petites scènes, pas top sur la principale. Et je le redis, l’affiche est ouf. Bref, très loin de l’image sulfureuse qui est sans doute liée à des éditions d’il y a pas mal de temps. Point négatif par contre sur le nombre de toilettes, la bouffe franchement beaucoup trop chère pour des trucs vraiment pas top et la bière (elle aussi beaucoup trop chère et avec un choix… 8,6 quoi…). Je n’ai pas testé le camping, donc sur ça, je ne peux pas te dire.
Par contre d’un point de vue presse… le cousin débile, non seulement il bouffe la nappe, mais il chie sur la table. Franchement, tirage de chapeau bien bas à tous les bénévoles en lien avec nous (et à Mélanie) qui ont réussi à combler les brèches de ce naufrage organisationnel tant bien que mal. Et merci aux deux groupes que j’ai dû contacter par Messenger en mode « et puis merde » d’avoir répondu présents pour une interview. Cœur sur vous tous, et je n’irai pas plus loin sur le sujet. Mais avant de passer aux choses sérieuses, la parole est donnée à mon binôme.
DAVID
Merci Elodie !
Me concernant, c’est un peu en dernière minute que ça s’est joué pour ce festival. Déjà, n’ayant pu me rendre au Hellfest, il y avait une forte envie de me rattraper avec le Motocultor, que je n’avais jamais fait… et puis ça reste quand même le deuxième évènement metal le plus important sur le territoire national… ajoute à cela, chère lectrice, cher lecteur, une belle affiche dont deux groupes que mon ado adore, Klone et Electric Callboy (oui, j’étais avec mon mini-moi, il faut les éduquer tôt), tous les éléments étaient donc présents pour passer un bon moment.
Je rejoins Elodie sur l’image du « cousin débile », c’est un peu ce que j’entendais depuis des années : ce petit écart entre le n°1 propre sur lui en mode gendre idéal et le n°2, nettement plus roots en mode punk à chien (la 8°6 !!!!) et avec une affiche très extrême… et pourtant, force fut de constater que l’affiche était très éclectique (Dark Funeral, Benighted – Electric Callboy, Princess Leya) et que le côté roots, extrême, autant sur l’affiche que sur l’attitude des festivaliers, et bien franchement, ce n’était pas trop le cas. Les gens sur place étaient bien cool (on était entre metalleux faut dire, aucun jugement. On était là pour la même

chose, le tout avec beaucoup de respect) et comme Elodie, gros étonnement sur le côté « familial » du festival : énormément d’enfants, des familles complètes…

Je partage le même sentiment qu’Elodie sur le son de la plus grosse scène… notamment pour les voix… c’était parfois vraiment pas foufou… dommage… j’ai rencontré quelques déceptions pour le coup…
Même remarque pour les chiottes, même les pissotières étaient blindées et mal réparties et ne parlons même pas des WC « Presse » … fermés car personne pour les nettoyer… un peu WTF quand même… bref…
Pour la bouffe, étant fortement limité pour cause d’allergies alimentaires… le peu que j’ai pu manger était effectivement de très médiocre qualité… heureusement pour moi, ayant été maintenu tout le week-end par l’adrénaline, j’avais peu d’appétit et ce ne fut pas plus mal…
Sur ces bonnes paroles, Elodie, c’est à nouveau à toi.
JOUR 1

ELODIE
Bon voilà on y est ! Après une écoute fructueuse d’avant festival, j’ai un running order digne d’un ministre sous cocaïne, une accred photo que je porte fièrement en bombant le torse, un appareil beaucoup trop lourd pour moi et dont je sais à peine me servir. Autant te dire que mon niveau de stress est à son maximum et que je suis du coup en mode bien relou. Heureusement j’ai mon binôme d’équipe et notre petit stagiaire pour me faire redescendre un peu, sinon j’aurais fait une syncope.
On attaque à 13h30 avec Svalbard que j’ai fortement apprécié dès la première écoute quelques jours plus tôt. Je suis là avant pour être certaine d’être dans l’espace photo. J’en profite pour faire un coucou à Julien de Blackbeard (va écouter « New Horizon » et reviens lire la suite, vous devriez TOUS avoir écouté cet EP à force sérieux !) qui s’occupe du son de la Massey Ferguscène et sera très présent pour nous sur ces 3 jours. Déjà tu te dis quand même que le fest commence bien quand un membre d’un de tes groupes préférés t’accueille comme ça, direct.

Svalbard donc, c’est un groupe de post-hardcore (mais avec plein d’influences diverses) anglais qui a la particularité (au-delà du fait de faire de bonnes chansons) d’avoir Serena Cherry au chant qui envoie du très, très lourd en album. C’est un des groupes de mon top 10 en terme d’attente. Bon bah y a rien qui va. Le stress peut-être. Mais déjà, je ne sors aucune photo potable : j’ai envie de pleurer en position fœtale au milieu du pit et on en est qu’à la première chanson. Même en sortant, bien placée pour suivre toute la fin du concert, ça ne prend pas. Je trouve que ça envoie moins qu’en album et à tous les niveaux. Il faut vraiment que je réitère une expérience live avec eux pour voir si ça ne venait pas de moi, parce que ça reste vraiment en écoute un excellent groupe.

Je m’éclipse seule et déprimée pour aller voir Acyl. Et à partir de ce moment, mon festival n’a été que joie (ou presque : l’orga, tout ça…). L’alignement des planètes, je ne sais pas, mais c’est clairement eux que je devais voir à ce moment-là ! C’est un groupe que j’avais déjà écouté mais sans m’y pencher plus que ça. Je ne peux pas te les classer dans un style parce que c’est à la fois groovy, très énervé, parsemé de parties orientales sur des morceaux structurés à la WTF. C’est déjà bien lourd en écoute à la maison, mais alors en live : ça envoie le steak et toute la boucherie avec ! Et il émane une énergie positive de tous les membres, immédiatement contagieuse. Je sors mes premières photos potables. Je reviens de ce set le sourire jusqu’aux oreilles.
DAVID
De mon côté, j’étais plus en mode surexcitation qu’en mode stress… J’étais au taquet et concentré de sorte à ressentir un max d’émotions… et j’attendais beaucoup du groupe Svalbard qu’Elodie m’avait bien vendu (elle vendrait de la glace à un Eskimo, Elodie !) mais je ne cache pas que ce set ne fut pas à la hauteur de mes espérances… Faut dire que je n’avais que très peu écouté ce groupe donc déjà, pour reconnaître des morceaux… compliqué quoi… mais concernant l’ensemble… rien du tout ne m’a parlé… J’avais souvenir que la voix de la chanteuse était assez riche en gamme et en jeu… mais là, c’était criard et monocorde uniquement… ça va sur un morceau, sur deux puis après, ça devient un poil lassant… bref… le set se passe, je vois le stagiaire qui se demande ce qu’il fout ici et ma binôme en mode « Gremlins » en raison des difficultés rencontrées pour le shooting photo… de l’état de gamin devant le stand de confiseur, je redescends un peu sur terre et tâche de donner un coup de main à mes deux comparses… Elodie file voir Acyl. De mon côté, je reste sur place avec mon troll en le préparant psychologiquement à voir son « best groupe ever » du moment, à savoir Klone. Le moral revient pour lui, on est placé au premier rang et on papote un peu avec Julien, l’adorable membre de Blackbeard (je crois qu’on ne vous en a jamais parlé ;)). Plus sérieusement, ce groupe fait vraiment du bon son, les morceaux sont de grande qualité… chère lectrice, cher lecteur, n’hésite pas à aller écouter !
Sur ce, Elodie revient, tout s’est bien passé sur Acyl, elle a le sourire j’ai retrouvé Gizmo. Je lui laisse à nouveau la parole !
ELODIE

On arrive à un des moments que j’attendais le plus : le passage de Klone, qui restera pour moi une des plus grosses claques, musicalement et émotionnellement. Je n’ai pas besoin de te parler de Klone, j’en suis certaine. Perso, je les ai découverts en 2004 avec « High Blood Pressure » qui est toujours à côté de ma chaine-hifi presque 20 ans après. C’est donc un des groupes qui m’a fait dériver vers le metal. Et je ne les avais absolument jamais vu en live. Donc autant te dire que le lancement sur « Yonder » que j’affectionne particulièrement, placée juste devant avec mon appareil, face à ce groupe que j’écoute depuis tellement d’années et entourée comme je l’étais, ça a été un moment très riche en émotion. Le reste du set a été parfait. Les deux derniers albums de Klone sont plus planants que ce qu’ils faisaient avant, certes, mais la lourdeur des morceaux prend toute sa dimension en live. Quel excellent set.

C’est le moment de la pause pour se remettre de tout ça. On croise d’ailleurs le groupe qui en plus d’être ce qu’il est, reste très accessible et accorde de son temps pour la photo avec le jeune stagiaire (et gros fan) qui nous accompagne.
DAVID
Comme Elodie, j’attendais beaucoup de ce set, je connais Klone depuis leurs débuts et idem, je ne les avais jamais vus en concert… J’ai tellement écouté « Le grand voyage » et « Here come the sun » ! Il y a des groupes qui te foutent les poils et Klone en fait partie… bref, je ne suis pas là pour argumenter sur Klone, on n’est pas mercredi soir, mais putain, ce set, ce fut un grand moment d’émotions partagées, et ça, ça n’a pas de prix… ce fut assurément un instant fort de ce fest… mais il y en aura d’autres… attention spoiler ;)
ELODIE
On retourne un peu plus tard sur la Massey pour le live de The Ocean. Si tu ne connais pas, tu vas aimer le concept. The Ocean est un groupe allemand aux multiples influences, mais avant d’être un groupe, c’est un collectif. En gros, il y a des membres centraux mais la formation peut varier à chaque prestation. Chaque album est un concept et, encore une fois, ça envoie du bois.

DAVID
Ah oui clairement, The Ocean, il n’y a pas de mot pour les décrire. Je ne chercherai même pas à les catégoriser mais en tout cas, le set fut également une sacrée folie avec des musiciens et surtout le chanteur qui communiaient sans peine avec le public… Le chanteur n’hésitant pas à se jeter dans la foule (sachant que quelques semaines auparavant, il était en fauteuil roulant suite à des fractures aux deux jambes !) … Vraiment ouf… Seul regret, la sono pour la voix ne rendait pas justice au talent vocal de Loïc Rossetti… mais malgré ça, ce fut bon et je ne peux que vous encourager à vous intéresser aux berlinois.
ELODIE
L’excellente prestation de The Ocean à peine finie, je me prépare pour un moment très particulier : le set de Leprous depuis le plateau, moment orchestré par Julien. Bon bah là, je suis sur une autre planète en fait. Présente pendant la mise en place du set, je peux voir comment tout se déroule en off. Je me fais minuscule quand je croise les membres et je passe mon temps à me demander ce qu’il m’arrive.

Je redescends prendre les photos au début du set et suis toute la fin du concert en coulisses, tellement proche. C’est la quatrième fois que je vois Leprous et je vais répéter ce que j’ai dit à chaque fois : c’est impeccable. Le vrai truc en plus pour moi ici, c’est la confirmation que Baard Kolstad est un des meilleurs batteurs au monde. Je ne suis plus pénalisée par mon 1m12 et la scène assez haute et je ne le quitte pas des yeux. Le retour son qui n’est évidemment pas le même que dans la fosse place la batterie au premier plan, et juste, c’est dingue ce qu’il sort.

Je rejoins mon binôme le sourire jusqu’aux oreilles, je ne comprends toujours pas tout ce qui a pu se passer en une seule journée. On en reste donc là pour aujourd’hui, ça ne pouvait de toute manière pas mieux se finir.
DAVID
De mon côté, c’est au premier rang que je profite du show… Cela fait moins d’un an que j’écoute Leprous. J’avoue être totalement passé à côté de ce groupe qui pourtant comprend des musiciens qui ont officié dans des formations que j’apprécie fortement (genre EMPEROR en guise d’exemple… Oui oui, vous avez bien lu, EMPEROR, le groupe de black !) et je dois avouer que cette prestation a été formidable. J’attendais au tournant le chanteur qui sort des gammes pas possibles sur album : je voulais donc voir s’il avait le même niveau sur scène (oui je sais, je suis vache… mais j’ai tellement été déçu parfois lors de concerts…) et la réponse est OUI, ça assure bien… Et comme Elodie, et étant un ancien batteur, j’observe toujours de façon plus méthodique les batteurs de chaque groupe et là, effectivement, il y avait du level… J’en ai pris plein les mirettes. C’est donc au taquet qu’on clôture cette journée… je serais bien rester pour la suite, surtout pour Suffocation… mais le jeune apprenti Sith présentait quelques marques de fatigue ;)
Crédits : Elodie DEL
JOUR 2

ELODIE
On attaque le samedi qui va être un peu plus sport car on va y ajouter notre compétence première : les interviews !
C’est donc en toute logique qu’on commence avec le set de Tran