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En Aparté (interview exclusive) avec UNSWABBED !



1/ Pour celles et ceux qui ne vous connaissent pas encore, pourriez-vous présenter Unswabbed… en maximum 5 mots ^^ ?

Seb: Metal, Rock, Lille, Energie, Amitié


2/ 25 ans de carrière, c’est beau ! Que retenez-vous de tout ce chemin parcouru ?

Seb: effectivement ça fait un bail ! Tout ce chemin nous a permis de faire plus de 800 concerts, 6 albums et de nombreuses démos avant ceux-ci.

Je retiendrai le bonheur d’être sur la route avec ses potes, vivre tous ces moments précieux et toutes les rencontres qu’on a pu faire pendant toutes ces années.

Bruno : Yes, on a bien trouvé notre équilibre dans cette histoire. Entre nous bien sûr mais aussi dans nos vies, même si ce n’est pas tous les jours facile. Les concerts, le studio, la promo… Cela permet de vivre une multitude de choses variées et passionnantes.


3/ On vous considère souvent comme les pionniers français de la scène Nu Metal ? Qu’en pensez-vous ?

Seb: On a eu la chance d’émerger au début des années 2000 au moment de l’explosion du “néo ou nu” métal. Le Métal était beaucoup plus médiatisé à ce moment-là, on pouvait même voir Sepultura sur Canal + en clair à une heure de grande écoute. Tout cela a mis en lumière de nombreux groupes comme Enhancer, Mass Hysteria, Aqme, Watcha, Pleymo, Lofofora, Sidilarsen et tant d’autres. On a pu prendre le train en route et partager l’affiche avec tous ces groupes. Nous étions si nombreux à l’époque. Il y avait des concerts toutes les semaines. Nous, on se disait “Rock Métal”, on trouvait que cela nous représentait plus, car il n’y avait pas de rap dans notre musique, contrairement à beaucoup de groupes de ce style. On se sentait plus proche de Deftones que de Limp Bizkit pour les influences, mais en chantant en français. Ce terme “néo métal” a été réducteur pendant quelques années car ce style n’était pas apprécié par l’ensemble de la communauté métal pour finalement revenir et être accepté grâce à la programmation de groupes dans des festivals comme le Hellfest et le Download. On ne se sent pas forcément “pionniers” mais on est toujours là et on défend toujours cette façon de jouer basée sur l’énergie, la sincérité, les mélodies et les gros riffs !


4/ Vous avez fait le choix du chant en français. Nous sommes ravis, la richesse de la langue française pouvant apporter de merveilleuses possibilités. Qu’est-ce qui vous a motivé à faire ce choix ?

Seb: Le style et l’identité du groupe se sont affinés au fur et à mesure des années. Un des plus gros changements a été le passage du chant en français début 2000. Nous avions fait quelques démos à cette époque dans lesquelles il y avait des titres en anglais, en français, même des parties en espagnol. On s’est rendu compte qu’en live, on n’arrivait pas à faire passer le message et les émotions à 100% car tout le monde ne comprenait pas tout. Les textes étant une part importante dans l’univers du groupe, on a décidé de tout passer en français pour l’enregistrement de notre 1er album. On a pu voir direct l’impact de ce choix dans les interactions avec le public en concert ou les retours sur notre musique, c’est pour cela qu’on a toujours sorti nos albums en français depuis. On a juste fait une exception avec le EP “ Tales from the Nightmare” en anglais paru en 2014 qui était un projet parallèle, un recueil de contes façon “Contes de la crypte”. On avait envie de se mettre en danger et de tenter des nouveaux trucs à ce moment-là et l’anglais se prêtait mieux à ce projet. Sinon depuis cela, c'est 100% chant en français et la suite le sera également, ça fait partie de l’ADN du groupe maintenant.


5/ Depuis 2018, et la sortie de “L’Ombre et la Lumière”, vous avez choisi d’être totalement indépendant et de ne plus travailler avec un label. Est-ce un choix difficile à prendre ?

Et surtout pourquoi l’avoir fait ?

Seb: L’occasion s’est présentée lorsque nous préparions l’enregistrement de “De l’ombre à la lumière”. On arrivait en fin de deal avec notre label. On s’est dit qu’on tentait le coup sur un album et qu’on verrait pour la suite.

L’idée était d’être le plus libre possible. De ne pas avoir à démarcher de labels avec les délais que cela implique. On ne voulait plus dépendre de l’agenda ou de la motivation d’un label.

Finalement, cette expérience nous a plu même si c’est beaucoup de boulot et que tout n’a pas été parfait. On a donc décidé de recommencer avec l’album “6” en essayant de faire mieux encore.

Maintenant, on enregistre, on sort nos albums et nos titres sur les plateformes quand on le souhaite. On gère notre merchandising et la vente physique de nos albums via notre Big Cartel (https://unswabbed.bigcartel.com/) et lors de nos concerts. On a la chance d’avoir notre propre studio d’enregistrement (Studio “In Situ” à Béthune dans les Hauts de France). Les possibilités d’être en autoproduction sont beaucoup plus importantes maintenant, notamment pour la distribution numérique, la vente en ligne, les réseaux sociaux etc… Tout cela n’existait pas quand on a commencé.

On s’entoure de personnes de confiance et dont on apprécie le travail pour l’équipe technique, la promotion (LM Prod 2.0), pour la réalisation de nos vidéos (Sylvain Regniez) etc…

Comme chacun le sait, c’est une économie très fragile donc on reverse chaque centime gagné dans le groupe. Nos seules ressources sont les concerts et le merch.

L’an passé, on a franchi le million de streams sur les plateformes et on a reçu 1200 euros seulement. C’est important de le dire, car on n’imagine pas forcément cela. La meilleure façon de soutenir un groupe est d’aller le voir en concert et d’acheter son merch ou ses albums en physique.


6/ 25 ans de carrière, plus de 800 dates de concerts, et pourtant, vous ne vous asseyez jamais sur vos lauriers. Comment réussissez-vous à garder les pieds sur terre ?

Seb: Justement grâce à ce travail et la réalité du quotidien.

Vouloir faire les choses de cette façon impose une grosse implication dans le groupe et tout ce qu’il faut faire autour.

Ça permet de rester focalisé sur notre premier objectif : partir sur la route et jouer le plus souvent possible.

Et dès qu’on nous annonce une nouvelle date, instantanément plus aucun membre du groupe n’a les pieds sur terre lol !


7/ Parlons de votre nouvel album, “6”. Un nom original pour… un sixième album !

Comment s’est passée la composition de cet opus ?

Seb: D’une façon très différente des précédents albums. Comme beaucoup de groupes, nous avons composé à distance pendant le confinement. La majeure partie de l’album a été composé de cette façon. Ça a été le royaume du home studio et du partage de fichiers.

Quelques titres ont été composés ou réarrangés après l’arrivée de ATN dans le groupe en février 2022. Il a apporté sa patte à des titres avec des séquences, machines et instruments additionnels.

Maintenant que tout cela est derrière nous, on a très envie de s’enfermer à nouveau ensemble dans le local de répétitions et de composer le prochain album de façon normale, en live, avec bières, sueur et oreilles qui bourdonnent.


8/ A son écoute, on sent une nouvelle énergie, comme une lumière qui vient donner un peu d’espoir, alors que vos textes parlent souvent de solitude, et de mal de vivre.

Cet album marque-t-il un tournant dans l’histoire Unswabbed ?

Seb: On s’est dit la même chose au fur et à mesure de la compo et de l’écriture de cet album. Je crois que ce qui donne cette impression est que la résignation est l’ennemie de cet album. Les thèmes abordés sont très variés, mais on peut retrouver dans “6” une envie de laisser un peu la porte ouverte sur l’avenir. Les temps sont tellement durs et la suite si incertaine qu’on doit, pour les générations futures, essayer de garder un minimum d’espoir. Plusieurs membres du groupe sont devenus pères depuis l’album précédent, ça a peut-être eu une influence. Nous ne sommes pas des optimistes de nature, mais là, on essaie de se forcer un peu lol !


9/ Le titre “Asphyxié” parle de cette période difficile que nous avons vécu il y a 3 ans, lors des confinements.

En tant que groupe, comment l’avez-vous vécu ?

Seb: Je crois que c’est assez clair dans le titre lol !

Ça a été un passage au point mort de pleins de projets et l’annulation ou le report d’autres. Depuis, comme plein de groupes, on essaie de rattraper le coup, mais rien ne rendra les dates annulées et les moments qu’on n’a pas pu passer ensemble et avec le public. Quand ça fait plus de 20 ans que tu te vois tout le temps pour jouer, difficile de ne pas “faire le mur” pour te retrouver quelque part.

Le groupe a survécu à tout cela, c’est le plus important.

Reste maintenant à faire le double de ce qu’on aurait dû faire pour rattraper le temps perdu ;)


10/ 6.1 en avril 2022, puis 6.2 en octobre 2022, et enfin 6, qui regroupe les 2 précédents EP, plus des titres inédits.

Pourquoi choisir de sortir ce nouvel album en plusieurs fois ?

Seb: C’est justement un effet du confinement et du post Covid. On ne savait pas combien de temps on allait devoir attendre avant de sortir cet album et surtout si on allait pouvoir tourner après sa sortie. On aurait pû le sortir plus tôt, mais les risques étaient trop importants. On est en auto-production donc nous n’avions pas de gros moyens pour relancer la machine. La décision a été prise rapidement de sortir cet album en trois étapes : EP 6.1 puis EP 6.2 quelques mois plus tard et enfin l’album complet une fois l’horizon un peu dégagé. On a voulu soigner chaque sortie d'EP avec un clip à chaque fois ( Tic Tac Toe puis Carpe Diem). En faisant ça, on a cherché à rester visible pendant cette période, avoir de l’actualité en attendant que cela s’arrange et essayer de rester en contact avec celles et ceux qui nous suivent. Finalement, c'est encore compliqué, tout n’est pas revenu comme avant mais nous n’avons pas de regrets pour autant. On a pu faire une sortie d’album digne de ce nom pour “6”. Un concert de folie à la maison au “Black Lab”.

Maintenant, on a hâte de défendre cet album sur scène le plus possible.


11/ Quel est votre titre préféré de “6”, et pourquoi ?

Seb: Difficile de sortir un seul titre. Je dirais “Somnambules”, “Tic Tac Toe” et “Asphyxiés”, le mélange des trois résume bien l’état d’esprit de l’album. Mix d’inquiétudes, de colère et de révolte.


12/ Qu’est-ce qui inspire Unswabbed aujourd’hui ?

Seb: Il y a toujours cette partie intime, celle où on raconte ce qu’on traverse, ce qui nous touche ou nous met en colère. Mais, comme dit un peu avant, maintenant, il y a aussi la lutte contre la résignation. Celle-ci peut prendre plein de forme, elle n’est pas que politique, elle est aussi personnelle et quotidienne.

Aujourd’hui, elle gangrène tout, c’est difficile de croire en l’avenir.

Il ne faut pas qu’on s’endorme, il ne faut pas devenir parano, il faut rester vigilant et ne pas penser qu’à sa gueule.


13/ Si je pouvais réaliser un de vos vœux, lequel serait-il ?

Seb: D’avoir le plus de dates de concerts possible ! On fait de la musique pour ça : le live, les rencontres et le fun en tournée. Pas un jour sans qu’on y pense.


14/ Merci pour le temps que vous nous avez accordé.

Le mot de la fin est pour vous ! Faites-vous plaisir ;-)

Seb: Merci à toi!!!!

Pour finir, on remercie toujours les fanzines, webzines, magazines, radios indépendantes, organisateurs de concerts, photographes et toutes celles et ceux qui se bougent pour que cette musique reste la plus vivante possible!!!.

On sait d’où on vient, on sait où on veut aller et on sait aussi qu’on ne serait rien sans vous.


À très vite en concert !!!!!

Marion pour BGP MUSIC LIVE


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