Comme chaque premier week-end d’août depuis quatorze années maintenant, le stade Régis Perrin de Saint-Maurice de Gourdans voit converger les pèlerins du metal qui se rassemblement pour célébrer leur musique dans une ambiance familiale, festive, houblonnée et intense que leur offre, dans une sorte de rituel immuable, le Sylak Open Air ! Cette année encore, les fidèles n’ont pas attendu la dernière minute pour assurer leur venue, la douzième édition annonçant un sold out sur les trois jours plusieurs semaines avant le jour J, preuve que la formule proposée est en cible… Ceux qui y ont goûté une fois en redemandent !
Comme il est de tradition, la programmation du vendredi est l’affaire des bénévoles qui proposent les groupes qu’ils souhaitent voir sur les planches, ceux recueillant le plus de suffrages à la sortie du chapeau ouvrant donc le week-end dans la plaine de l’Ain.
Premier constat, dès le vendredi, il y a foule !
Les parkings sont bien remplis, les espaces de camping également et tout le monde s’affaire à monter sa tente, récupérer son bracelet, sa carte cashless, à remplir son godet ou sa corne et à patienter dans une file d’attente qui ne cesse de grandir pour atteindre le merch du Sylak, les t-shirts des éditions s’arrachant comme des petits pains ! Le soleil est de la partie, la chaleur aussi qui génèrera un orage en début de soirée ; ce dernier tournera autour en épargnant le festival, seules quelques gouttes rafraichissantes atteindront le site.
Les retrouvailles sont nombreuses et génèrent des embrassades, des accolades et des pots! L’armée de bénévoles est à poste, prête à affronter le déferlement incessant des festivaliers, que ce soit à l’entrée, au bar, à la restaurant ou aux crash barrières !
Les premières balances se font entendre et dès 17h30, l’honneur d’ouvrir l’édition 2024 revient à Perseide, combo originaire de Lyon proposant un mélange de metalcore plutôt open et grand public. Les Lyonnais envoient un set énergique qui chauffe progressivement la fosse qui attend ce moment depuis trop longtemps. Les trente minutes accordées passent très vite, signe que la prestation a été de qualité !
Pour ceux qui veulent en reprendre une dose ou qui les ont loupés, ils remettent le couvert à Ambérieu-en-Bugey à l’occasion du Metal From Outaspace le 24 août ! Be there.
On reste en Rhône-Alpes, avec Bind Torture Kill qui enchaine. Faisant bien évidemment référence à Dennis Rader, serial killer américain au parcours aussi effrayant qu’impressionnant, BTK est un combo de post hardcore furieux lyonnais empreint de crust, de metal, de death, de sludge mais avant tout de furie et de sauvagerie à l’état pur. Pas de hasard, “Sauvagerie” est d’ailleurs le titre de leur prochain album, prévu sortir en octobre, de quoi foutre un gros coup de latte à une éventuelle douceur automnale. En cette fin de journée, ils vont littéralement retourner le pit en nous offrant un set d’une dinguerie sans nom ! Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour les premiers frissons !
Good job guys !
Le temps de se rincer le gosier et de refaire le monde qu’arrivent déjà sur scène Les Bracos, tout droits venus de Morteau en Franche-Comté, dont la saucisse fumée constitue le fer de lance en matière de rayonnement. Les types, au sens propre du terme, vont poser leurs gaules au Sylak entre deux parties de pêche pour nous envoyer une sorte de punkabilly, à base de chasse, pêche, tuning tout ce que vous aimez quoi, le tout avec un humour communicatif qui leur colle à la peau ! Cuissardes de sortie et épuisette en bandoulière, c’est donc dans une ambiance festive que les bougres se démènent et incitent la fosse à les rejoindre dans cette fête qui ne se veut pas sérieuse pour un sou mais qui permet de passer un agréable moment.
En parlant de sérieux, tout le monde connait celui de Tenacious D et ne sera donc pas surpris par Roadies of the D, groupe tribute au groupe satirique américain. Forcément, en partant de ce constat, on se doute bien que l’on est parti pour un set qui va encore fleurer bon la fiesta ! Les quelques soucis techniques rencontrés pendant les balances ne désarçonnent pas les lascars qui ne se font pas prier pour faire participer le public à l’allégresse générale. Leur reprise de Pantera boostera même le set qui dans l’ensemble a pu paraitre un peu trop décalé pour ceux qui n’avaient pas encore suffisamment tapé dans la gourde ! Un vendredi sur la terre, quoi !
En matière de décalage, la joyeuse bande de déconneurs de Princesses Leya n’est pas en reste ! L’instant n’est pas à la réflexion profonde mais à l’évasion de ton quotidien moribond à travers là encore un univers légèrement loufoque et léger que le quatuor se complait à proposer en ce début de soirée ! Une sorte de metal skechique en quelque sorte, Dedo alternant les passages narratifs entre deux morceaux sur lesquels Cléo ne ménagera pas ses efforts pour, comme à son habitude, livrer une prestation bourrée d’énergie ! Les compos originales balaient dans plusieurs registres mais la ligne directrice reste quand même le foutage de gueule, sérieux s’abstenir. Alors le mélange humour et musique, même s’il ne convient pas à tous (chacun a son degré d’acceptation en la matière,) contribue tout de même à rendre le pit joyeux, qui plus est après quelques binouzes dans l’cornet et la mousse qui coule à flots bien évidemment.
C’est Loudblast qui assure la tête d’affiche de cette première journée de festival. Les vieux briscards approchent les quarante ans d’existence et ne semblent pas prêts de raccrocher à en croire la prestation servie sans ménagement !
Dans cette programmation très ouverte, Loudblast remet en quelque sorte le metal, à défaut d’église, au milieu du village ou du stade Régis Perrin, c’est au choix ! On est bien évidemment sur des bases plus classiques (qui a dit old school ?) en la matière et malgré un son perfectible, les ch’tis ont dérouillé tout ce qui se présentait devant eux avec l’assurance et l’expérience des vieilles troupes ! Well done !
De quoi finir en beauté cette première journée… Enfin, pour ce qui est de la scène parce que pour le reste, cela s’est poursuivi jusqu’au petit matin pour les foies les plus aguerris ! Les plus sages ont tenté entre quelques « A pooooil » et « Rooooaaarrr » de trouver le sommeil pour être le lendemain au pied de la scène à la première heure !
Fred Scalpel
Report & Photos
pour BGP MUSIC LIVE
PORTFOLIO (crédit photo : Freddy GHEORGE)
SYLAK OPEN AIR
PERSEIDE
BIND TORTURE KILL
LES BRACOS
ROADIES OF THE D
PRINCESSES LEYA
LOUDBLAST
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