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Live Report du festival "QUAI METAL" 13 & 14 octobre 2023 - La Roche sur Yon (85) FRANCE


En ce 13 Octobre, direction le « QUAI M » qui nous propose le « QUAI METAL » en partenariat avec Base Productions. Ayant déménagé récemment dans la région, regarder les affiches proposées dans les alentours est bien sur la première chose que j’ai faite.


Arrivé sur les lieux, déjà, vu de l'extérieur je suis agréablement surpris par le « QUAI M », salle de musique actuelle qui a un an cette année. Fréderic, le responsable communication, m’accueille et me parle de la salle. L’architecture du lieu, singulière, est impressionnante avec son alliance de bois et de béton. Le « Quai M » est doté de deux salles de concert : le Club (198 places) et le Delta (874 places), ainsi que de cinq studios de répétition.


Le festival a dû s'adapter après les annulations à 24h de la date de Lord Of The Lost et de Punish Yourself et l’a fait avec brio en modifiant le running order et l’ordre de certains groupes, Shaârghot se voyant par exemple propulsé en tête d’affiche.


Après avoir eu le plaisir de rencontrer Bad Situation et Carbon Killer en Interview, place au Live !


HARUN DEMIRASLAN (DELTA)

C’est à HARUN DEMIRASLAN, projet solo du fondateur de Trepalium, de débuter cette première édition du « QUAI METAL » dans la salle Delta. Je vous avouerais que je n’avais pas fait le rapprochement, n’ayant eu l’occasion de voir Trepalium qu’une fois au Hellfest 2019. Au moins j’attaque le set sans idée préconçue. Le set initialement prévu dans le Club a été transféré dans la DELTA et les techniciens ont très bien su s’adapter.

Le groupe composé de deux guitaristes, d’un batteur et d’un saxo, nous propose un prog majoritairement instrumental et facile à comprendre. Point de calcul compliqué dans les partitions avec Harun. C’est la fluidité et l’impact qui priment. Le set étant majoritairement instrumental, il est donc hyper introspectif et propre à chacune des personnes déjà arrivées dans la salle et j’entre facilement dans l’univers du groupe. C’est un line-up de choc que nous propose Harunaujourd'hui. Le saxo est habité et comme ailleurs. Harun et l’autre guitariste envoient avec classe. Le batteur a un jeu bien fluide et aérien. Je ferme les yeux par moment pour mieux me laisser emporter. Certains morceaux sont rentre-dedans, comme avec des obstacles, que je vis comme un parcours semé d'embûches. Le prog laisse la place à l’interprétation. Sur un autre je vois des courbes un paysage avec des montagnes. Un autre, j’ai l’impression d'être au milieu de l'océan, nageant avec les dauphins. Harun prend parfois la parole et, blagueur, dit que le public présent ressemble à l'EHPAD de La Roche Sur Yon. Certains passages plus jazzy m'attirent moins mais c'est pour mieux repartir. I Bisimilah Lily est le titre du set qui me transcende le plus. On a le droit à deux surprises pour la fin. L’album solo ne faisant que 8 titres, nous avons eu la chance en live d'entendre des titres inédits spécialement joués aujourd'hui et qui ne seront pas sur le deuxième album. Mon seul regret est d’avoir écouté l’album la veille. J’aurais préféré pour le coup avoir la surprise. Ce « QUAI METAL » démarre donc sur une excellente mise en bouche. Un grand bravo à l’ingé son qui a fait un travail formidable et à l'ingé light qui s’est adapté en peu de temps au changement de salle.


Setlist :

Her

Born Again

Nomad

Brothers

Surtension

The Fat Boy Dance

Vertigo

I Bisimilah Lily

Under The Sun

Yeke Yeke

Booty shake

 

BAD SITUATION (CLUB)

Pour ne pas rater le set de Bad Situation, il fallait être speed, la jauge du Club étant plus basse que la Delta. Les agents de sécurité présents comptent les gens qui rentrent au clic et une fois la jauge atteinte, la salle est fermée. Bad Situation, groupe de rock énervé, est un duo composé d’Aziz à la guitare, connu pour sa chaîne « dealeur 2 » et de Lucas à la batterie. Ils font un beau parcours avec des premières parties de Mass Hysteria et Skid Row par exemple et une release de l’EP à la Maroquinerie. Ils n’ont de Bad Situation que le nom et pas le parcours heureusement !


C’est donc devant un Club bondé et bien chaud que joue le duo. Ils envoient un rock amplifié simple, bien chaud et gras qui donne la pêche direct et entraîne le public qui a eu la chance d'entrer dans le Club. Are you satisfied fait jumper et pogoter le public. Aziz a la volonté de casser le « quai M » et c’est réussi en ce qui concerne le Club. Better of Deadenfonce encore le clou niveau ambiance et chaleur. Ils arrivent rapidement à fédérer avec des morceaux catchy et des paroles faciles à reprendre en chœur, même en découvrant le titre pour la première fois. Aziz lance le premier wall of death de la soirée et le public ne se fait pas prier. Il y a tellement d'ambiance qu’Aziz n'entend pas les retours dans sa guitare, c’est pour dire ! Pour finir on a le droit à un dernier break sur-vitaminé. Aziz s’offre un bain de foule. Pour ma part très bon set. Ça fait plaisir de voir des artistes généreux qui se donnent à fond et filent une bonne pêche pour attaquer la suite.


 

THE OLD DEAD TREE ( DELTA)

C’est avec un plaisir non dissimulé que je rejoins la Delta pour le set de The Old Dead Tree. C’est la première fois que j’ai l’occasion de voir le groupe avec du public. J’avais précédemment eu la chance en Juillet 2021 avec BGP d’assister dans la salle au set qui était proposé en streaming par L’empreinte de Savigny le Temple.


C'est donc dans la Delta bien remplie que se présente le groupe. Des arbres sont présents un peu partout sur scène, le jeu de lumière avec des spots est hyper travaillé. Manuel au chant a une vibe spéciale pour moi tellement il chante avec le cœur et toute sa palette d'émotion. C'est un vrai interprète qui sait nous transmettre ses émotions, Manuel « got the soul » comme on dit. Les musiciens savent poser les ambiances. La section rythmique alterne les moments les plus mélancoliques où le Manuel chante en clair avec sa voix envoûtante et profonde et les moments où il nous sort ces growls bien placés qui transpercent. Toutes les orchestrations sont extrêmement bien ciselées ça fait plaisir de les voir jouer devant un public conquis. Le set se déroule bien vite et je pars avant la fin pour ne pas rater Carbon Killer, différence de jauge oblige. Le son est exceptionnel : merci à l'équipe du groupe et à la salle.


Setlist :

Sorry

Terrified

Unrelenting start

Out Of breath

How could you my friend?

Wcao it cant be

What else

 

CARBON KILLER (Club)


Direction le Club pour découvrir le show de Carbon Killer en solo.

Le compte à rebours pour entrer dans le monde de Carbon Killer est lancé. La voix nous informe qu'un virus présent ici altère notre perception de la réalité. Sommes-nous encore bien au « Quai M » ?

Carbon Killer en solo se présente casque intégral noir vissé sur la tête et nous assène des riffs avec sa guitare 7 cordes. Le spectacle, immersif, nous emmène dans son monde barré SF. Des écrans diffusent des fausses pubs avec des nouilles roses par exemple. La syntwave et autres courants du genre sont déployés finement. C'est un vrai orfèvre. Derrière sur l'écran des gélules apparaissent avec des crânes à l'intérieur. J’ai l’impression d'être dans Blade runner. L’écran affiche une ville futuriste pendant The Girl And The Black Sun, titre qui est hyper planant. Retour dans le vrai monde après la fin du set grâce à l'antivirus qui a fait son travail. Carbon Killer est définitivement un artiste à découvrir


Voyant ma belle veste Aborted, Cédric un festivalier dont je fais la connaissance avec sa femme me paie une bière. Les metaleux sont sympas

 

SHAARGÔT

C'est parti pour Shaârghot que je vois pour la troisième fois après Nantes et Fontenay le comte. A eux de clore la soirée dans la salle Delta, Lord Of The Lost ayant annulé sa venue la veille.


Nombreux sont les shadows à avoir fait le déplacement pour voir les aliens noirs de Shaârghot. D'ailleurs beaucoup d'entre eux sont grimés. C'est avec un indus brutal qu'ils transcendent le public. Etienne au chant avec sa voix monocorde mène la barque chauffant la foule tel un Monsieur loyal mais avec un chapeau melon. Clem à la basse et au backing vocal se démène. Etienne lance un wall of death de taré et sur le morceau d'après ne perd pas de temps et lance un circle pit qui fait une bonne partie de la fosse. La musique est fédératrice. La guitare de Brun'O Klose lance des étincelles. Un classique du groupe, Break your body, retentit. La foule est en délire et déjà bien entamée à cette heure avancée si vous voyez ce que je veux dire ! On a le droit à un petit instant aparté Shaârghot façon Tambours du Bronx pour mieux refoutre le dawa derrière. L'invitation à un dernier wall of death se fait sur We are shadows. Les nappes éthérées derrière et devant le gros son indus de ce morceau mettent un relief bienvenu dans le set car la musique de Shaârghot est souvent trop chargée à mon gout. Vous savez, comme quand un enfant met trop de peinture, que ça fait un gros pâté et que ça déborde. Pour moi parfois Shaârghot en met trop partout et ça déborde au niveau d'une même fréquence et surcharge le tout et souffre de manque de relief. Sur Shadows par contre, je suis conquis par ce changement et je headbang volontiers, étant resté quasiment stoïque tout le long du show. Visuellement, le set est hyper bien travaillé, musicalement il y en trop partout et je repars du « Quai M » en surcharge sensorielle.


Setlist :

The one who brings chaos ( intro )

Let Me Out

Now Die

Kill Your God

Life And Choices

Traders Must Die

Great Eye

Bang Bang

Red Light District

Break Your Body

Are You Ready ?

AZERTY

Shadows


Très bonne première soirée au « Quai M » : dans l'ensemble c'est une réussite. Il manquait juste des écrans au niveau des bars pour que les festivaliers regardent ce qu'il se passe au Club une fois la jauge dépassée. Et il n’y a aussi pas vraiment le temps de prendre de pause entre les sets qui se chevauchaient parfois. Il est temps de rentré se reposer pour revenir en forme demain.


Portofolio / Jour 1

Crédit photos : Mémé Migou

 

De retour au « Quai M » pour cette deuxième journée. Migou photographe, qui couvre cet événement avec moi, me rejoint pour l’interview de Julien de Gorod. Une fois l’interview terminée, Julien file vite pour rejoindre Ahasver dans lequel il est guitariste/voix.


AHASVER (CLUB)

C'est Ahasver qui débute cette deuxième journée du « Quai Metal ». La thématique du groupe tourne autour de Ahasver, le juif errant qui est condamné à marcher et ne peut pas mourir jusqu’au retour de Jésus qu’il n’a pas voulu aider. Ahasver est donc immortel, un témoin privilégié de notre temps.

Musicalement le groupe envoie un mélange de styles divers, du post au grind en passant par le death. Pour faire simple je vais appeler ça du Crust. Les structures sont donc imprévisibles, passant à un moment d’un titre sur une partie qui me fait headbanger comme un taré me laissant naturellement emporté par le rythme, et d’un coup, paf ! Rupture de rythme les filous ! Nous avons le droit à un pur moment a capella avec le trio de chanteurs. Dust est joué avec sa batterie grind par moment et gros death à d’autres. Devant, les musiciens envoient du bouzin rythmiquement tout en étant mélodiques. Les moments plus post metal, calmes, permettre une belle envolée et me donne la pêche. Le dernier morceau démarre tambour battant, et hop rupture de rythme d'un coup sur un rythme post plus détendu pour mieux enfoncer le clou. L'intégralité de l'album a été jouée aujourd'hui devant le public ayant fait l’effort d'arriver tôt aujourd'hui. Je me sens privilégié d’avoir vu le groupe pour la première fois dans de telles conditions sonores et contrairement à celles du KLUB à Paris.


Setlist : Fierce

Peace

Dust

Tales

Wrath

Path

Sand

Kings

 

BUKOWSKI (DELTA)

Les sets se chevauchent et je débarque en plein Hard Times. Et oui il ne faut pas traîner entre les sets ! L’adaptation est rapide est c’est un vrai plaisir de retrouver les gars de Buko en salle un an après le « Mennecy Metal Fest » 2022 où j’avais pu les interviewer. Le public est un peu plus clairsemé qu’hier. Knak à la guitare, comme à son habitude, est survolté et ne tient pas en place. Son énergie est extrêmement communicative ce qui me met direct en mouvement à peine entré dans la salle grâce à leur rock chaud et énervé. La voix chaude de Mathieu et ses riffs me boostent également. Le jeu de Romain à la batterie est hyper aérien. Julien est toujours présent sur scène grâce au sample sur « Brothers for ever » mais aussi dans le cœur du groupe et des fans. Julien étant décédé il y a deux ans quasi jour pour jour, ce titre a un impact et un sens différent et il me met la larme à l’œil. Max, le bassiste, est hyper à l'aise maintenant un an après son arrivée dans le groupe. J'avais pu assister à sa première dans le groupe en mars 2022 à Saint Cyr l'Ecole dans le 78 et aujourd’hui il assure comme un chef. On passe un moment plus joyeux avec Hazardous creatures qui dépeint une anecdote drôle qui était arrivée Julien avec un requin. Mat fait baisser le public qui dès qu'il se relève jump direct et se lance dans un pogo. Ça s’enchaine avec Vox populi. Le titre est toujours aussi fédérateur. Les Buko sont toujours prêts à en découdre et refont jumper le public sur A New Sun. Un petit jeune qui doit avoir 10-12 ans s’y met aussi et n’hésite pas à pogoter avec les adultes et ados. Ça fait plaisir de voir la relève dans le pit, tout ça sans bleu et avec bienveillance bien sûr ! Les Buko ont chauffé les gens présents à blanc pour la suite. L'équipe sort sur une outro bien grasse en instrumental qui permet encore au groupe de se déchaîner. Ça m’a fait plaisir de revoir les Buko dans de telles conditions ! Les Buko, ce sont avant tout quatre musiciens qui ont du cœur et aiment partager leurs énergies. Merci encore les gars !


Setlist :

Intro

Hard Times

Crossroads

Hearing Voices

Mysantropia

Condor

Brothers for ever

Hazardous

Vox Populi

Rappel :

A New sun

Easy Target

Kozanowski

 

S.U.P (CLUB)

Sitôt fini avec les Bukowski, je me précipite au CLUB car la jauge est réduite sur cette salle et que je n’ai jamais vu ni tellement écouté S.U.P (ex Supuration), formés en 1990 (mon année de naissance quoi !). Le groupe a une bonne réputation, étant dans les pionniers français du genre avec une sorte de death / doom / indus. Dans un premier temps, j’ai trouvé le placement du groupe assez étrange. La plupart des musiciens étaient en triangle sauf le batteur à gauche. S.U.P démarre avec une intro hypnotique au piano via un sample. Ils imposent niveau charisme même s'ils restent assez statiques. J’ai l'impression d'assister à un moment assez spécial, hors du temps. La voix du chanteur / guitariste Ludovic est bien old school, bien gutturale comme je les aime. Il a une voix plus claire également, prog, qui surprend juste après du guttural, C'est pour moi une chance de voir S.U.P dans ce cadre du CLUB. Le batteur a au moins cinq cymbales différentes et est super techniquement. Les musiciens ne font qu'un avec chacun de leurs instruments. Les rythmiques sont fluides, déstructurées, hypnotiques, planantes. Je suis bouche bée et choqué devant ce set de S.U.P. Ils me transcendent ce set rentre facilement dans mon top des concerts auquel j’ai assisté même si ça fait 19 ans que j'en fais ! Je headbang un peu moins, mon cou ayant été marqué par le set de Ahasver, mais l’envie est là. Sur Cathedra, Ludovic se répond à lui-même avec deux voix différentes façon schizophrène et mes aïeux, quelle interprétation de fou ! Le set se finit déjà ! J'ai été transcendé, je n’ai pas vu le temps passer. Le set est bien trop court pour moi : j'aurais bien pris un sup de S.U.P ! C’est la première fois que je vois le groupe mais c’est sûr que ce ne sera pas la dernière. Merci encore au « Quai M » et à Base Prod d’avoir concocté une telle affiche !


Setlist :

Imago

Chrono

Pseudo

Horyzon

Deliverance

Labimente

Pain

Atra

Excision

Cathedra

 

GOROD (Delta)

J’avais eu l’occasion de revoir les patrons du death technique Gorod deux fois l’année dernière au Petit Bain à Paris et au Krakatoa à Mérignac pour « la nuit de l’enfer ». C’est l’occasion de découvrir les morceaux du dernier album « The Orb » sorti en mars 2023.

Le set commence par Bekten’s Curse. La vibe du titre me fait directement bouger et planer grâce au groove de la basse de Barby. Les guitaristes ne sont pas en reste avec leurs riffs, certes techniques, mais le tout néanmoins hyper lisible. K'roll à la batterie est toujours aussi impressionnant et Julien au chant juste un des meilleurs dans sa catégorie. Gorod,c’est des eargasm à coup sûr ! We Are The Sun gods est vraiment dingue en live et débute brutalement avec un super solo de batterie. La rythmique qui suit est hyper hypnotique. J’ai comme une impression de tourbillonner proche du soleil. Le groupe me perd un peu quand il y a trop d’informations en même temps sur la partie instrumentale. L'intro de The Orb, qui sonne comme un jeu de combat, retentit. On a le droit a une envolée de Julien qui chante en chant clair. Chaque musicien est parfaitement maître de son instrument. Des maestros ! The Orb rythmiquement est une de mes préférées de cet album. Gorod est toujours aussi impressionnant en live. Un grand merci également à l’ingé son live qui sublime le son du groupe, aussi bien sur album que sur scène et à l’ingé lumière qui accentue l'effet hypnotique du groupe avec toutes les lumières stroboscopiques.


Setlist :

Bekthen's

Breeding Silence

The axe of god

Goddess of dirt

The path

We are the Sun gods

The orb

Birds of sulfur

Programmers of decline

Disavow your god

 

HRAFNGRIMR (Club) "celui qui porte un masque de corbeau"

Au début du show, je suis dubitatif. Sortant tout juste de Gorod, on peut dire qu’il y a un cap à franchir en pas longtemps ! Hrafngrímr (ou « celui qui porte un masque de corbeau » en français) nous propose un aparté hors du temps. Il y a une chanteuse, Christine, plutôt lyrique, et un autre chanteur, plus ritual pagan, Mattjö. Le batteur est plutôt rituel et assorti au multi instrumentiste, tous deux crâne rasé et portant une barbe. L’intro pagan / électro le groupe tranche un peu de fait avec leur style vestimentaire. Elle manque selon moi de lourdeur. Le chanteur fait un discours de chef de village ou de guerre sur Vinatta, j'y comprends rien ! Malgré un mélange des genres qui marche moins sur moi, ils ont réussi à m’avoir. Blot est un titre rituel en hommage à un membre du groupe décédé du COVID. Pour le coup, petit anachronisme, le problème lui étant très moderne contrairement au groupe, ce qui nous ramène un peu à la réalité. Le son de la flûte du membre décédé est diffusé sur la bande sonore et complète bien le titre, Sur Runir, le chanteur nous rappelle que nous sommes tous artisans de notre destin et nous sort comme ça une citation de « Star Wars » à la volée. Encore un anachronisme, mais bienvenu cette fois. Ovnir (« ennemi » en vieux norrois) dépeint un combat. Le dernier titre est une jam improvisé car le public ici a l'air d'avoir « la chaleur dans le cœur et le soleil dans les yeux » comme le dit Christine. C’est une fin de set avec un goût agréable pour cet aparté dans le temps. Le groupe a bien réussi à m’avoir finalement.

 

KLONE (Delta)

C'est à Klone de clore cette première édition du « Quai M ». J’avais eu l’occasion de les voir une première fois à l’empreinte de Savigny Le Temple pour la release party de l’album « Grand Voyage » en novembre 2019. Je me souviens que la musique de Klone et la voix de Yann Ligner m’avaient fait oublier mon mal de dos le temps du set. Ils sont aujourd’hui venus défendre le dernier sorti cette année « Meanwhile ». Yann au chant a une voix toujours aussi planante, avec en plus quelques growls bien placés. Le set nous place dans un autre monde avec un vrai lightshow de la part de Klone. Un magnifique tableau différent est proposé par titre. Ça plaisir de finir par ce groupe qui invite au rêve et à l'introspection. La batterie de Florent est aérienne. La basse de Jean-Étienne est bien ronde et chaude, groove parfaitement. Les guitares de Guillaume Bernard et d’Aldrick Guadagnino se complètent parfaitement. Les compos sont toujours aussi fines et ciselées. Encore un eargasm !

On a même le droit à la cover de Bjork, Army of me, qui va parfaitement dans l’univers du groupe. C’est un vrai privilège pour moi et pour le public présent de voir Klone dans une salle avec une acoustique d’une telle qualité. Cette édition du « Quai M » se finit sur un nuage acoustique. Le public applaudit à l'unisson à la fin. Merci beaucoup Klone pour, à chaque fois, nous faire autant voyager.


Portofolio

Crédit photos : Mémé migou


Merci au « Quai M », Frédéric et son équipe pour l'accueil et l'accréditation et à Base Production d’avoir coproduits et permis une telle affiche, aussi éclectique. Ce n’est pas tous les jours qu’on passe d’un Bukowski à du S.U.P par exemple. Je déplore juste un manque de curiosité de la part du public vu la différence de fréquentation entre le vendredi et samedi. Ces deux jours furent les premiers où je foule la salle du « Quai M » mais ce qui est sûr, c’est que ça ne sera pas la dernière. Un petit Laibach pour l’édition de l’année prochaine, je ne dirais pas non ! Je quitte la salle sur un nuage avec une très bonne note. Il faudrait juste mettre des écrans qui diffusent le concert du CLUB en direct l’année prochaine peut-être.


Virgile

pour BGP MUSIC LIVE

crédit vidéo / Bilbo 248




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