💿 Chronik : Death Structure – "Le Déni"
- BGP Music Live
- il y a 3 jours
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Dernière mise à jour : il y a 20 heures

Hello les jeunes Siths !
Ça faisait un bail que je n’avais pas sorti de chronique et quoi de mieux que le dernier album de Death Structure pour se remettre dans le bain : Le Déni.
Que dire si ce n’est que ce deuxième opus du groupe te prend littéralement à la gorge dès le premier titre et ne te lâche jusqu’à la fin de la 39ème minute, durée de l’album.
Le groupe revient plus massif et plus torturé dans son propos. On sent que tout a été pensé, ressenti, durement travaillé (textes, compos et prod) et recraché avec une rage encore plus folle que celle de leur premier opus sorti en 2021.
Ça joue super bien mais ici, pas de la démonstration, de la technique et une richesse sonore au service du message, fort et profond.
A l’instar du premier album, on est dans un death moderne, lourd et nerveux. Mais là ou en général je me dis que ça ressemble à tel ou tel groupe, j’ai davantage le sentiment que sur cet album, le groupe a trouvé sa patte.
D’un point de vue construction et intention, c’est un disque sur le refus, la fuite en avant, le décrochage mental face à ce qu’on n’a pas forcément envie d’encaisser. Et franchement, on sent que ça vient des tripes. Le tout est porté par une prod’ solide, qui laisse respirer les instrus sans écraser la dynamique. J’apprécie énormément la mise en avant du jeu de basse, trop souvent oublié sur certaines productions d’albums metal.
Pour faire un petit tour d’horizon des morceaux, tout du moins de ma propre analyse totalement subjective 😉, je te propose un petit récap de mon ressenti
A Critical Point of Humanity
Petite entrée en matière bien pesante. Ambiance fin du monde, avec une tension qui monte sans jamais exploser. Ce morceau ouvre l'album avec une réflexion sur la fragilité de l'humanité. Les paroles évoquent une prise de conscience de notre mortalité collective et de l'urgence de réagir face aux crises existentielles. Les images de symboles en feu et de sol qui s'effondre illustrent un monde au bord du gouffre, appelant à une introspection profonde.
Immutable
Les choses sérieuses commencent. Un riff qui te rentre dans le crâne, des breaks qui te cassent le souffle, l’avant-goût rageux prend ici tout son sens. On sent l’hostilité pure, le refus de se plier à quoi que ce soit. "Immutable", pour paraphraser le groupe : « célèbre la résilience et la détermination face à l'oppression. Le morceau affirme une vérité inébranlable et un engagement à lutter pour la justice et la liberté, malgré les défis et les tentatives de silence ».
Made for Nothing
Un des morceaux les plus marquants pour moi. Il donne une sonorité au malaise, entre riffs écrasants et passages plus aérés. On alterne les ambiances sans jamais perdre le fil. Ce titre aborde la vacuité de la société moderne, où les efforts semblent vains et les actions dénuées de sens. Les paroles dénoncent « la culture de l'indifférence, la destruction environnementale et la perte de connexions sociales, soulignant une existence marquée par le vide et l'absurdité ».
Mental Journey
Là on part clairement dans l’esprit d’un gars qui ne veut pas faire face. Le titre porte bien son nom : un voyage intérieur sans aucun guide avec un rythme soulignant cet état d’esprit. "Mental Journey" plonge dans les méandres de l'esprit, explorant les cycles de pensées négatives et la lutte contre la dépression. Ce va et vient entre pensées positives et chaos mental. Le plus grand ennemi de l’être humain reste son propre cerveau.
Insidious
Je qualifierais ce morceau de « moins frontal », plus insidieux justement. Des trucs qui rampent, qui grattent, qui mettent mal à l’aise. On sent l’urgence mais on ne voit pas d’issue. Ce morceau traite des influences néfastes et insidieuses qui s'infiltrent dans nos vies. Il met en lumière les dangers cachés et les manipulations subtiles qui corrompent l'esprit et l'âme, appelant à la vigilance et à la résistance. Peut-être une critique également des réseaux sociaux et tout ce qui gravite autour ?
Le Déni – Part I
Premier volet du diptyque central. Plus posé, presque contemplatif par moments avec des vocalises qui me font parfois penser à Dan SWANO à la grande époque d’« Edge of Sanity ». Pour autant, le thème du diptyque reste pesant car c’est ni plus ni moins le refus d'accepter une réalité douloureuse, la phase du deuil et notre incapacité à faire face à la perte d’une personne ou d’une situation.
Le Déni – Part II
Contrairement au premier volet évoqué précédemment, le ton est ici tout autre. C’est chaotique, les riffs sont incisifs, les voix se superposent comme des pensées parasites. Un des plus forts morceaux de l’album pour moi, sans hésiter. La seconde partie poursuit l'exploration du déni, montrant une progression vers la confrontation avec la vérité. Elle symbolise le passage de l'évitement à l'acceptation, marquant une étape cruciale dans le processus de guérison.
Fondement
Retour à un peu plus de structure. Grosse base rythmique, montée en puissance bien gérée, et un côté plus mélodique qui donne un peu plus de souffle. Mais l’ambiance reste lourde. "Fondement" explore les bases de l'existence et les croyances fondamentales qui nous définissent. Le morceau interroge les structures sur lesquelles repose notre identité, mettant en question leur solidité face aux épreuves.
Stupid Paradise
Final assez inattendu. Toujours brutal, mais avec une certaine lucidité amère. Comme si, après tout ce qui a été vue au travers des autres morceaux de l’album, il ne restait qu’un ricanement et un grand vide. "Stupid Paradise" est une belle critique de notre société toujours mobilisée dans une quête irréaliste d’une vision souvent faussée du bonheur. Encore une fois, critique des réseaux et de ce qu’ils insufflent dans beaucoup d’esprits ? à savoir une « superficialisation » de nos vies et un « amusement » sans fin qui nous éloigne de la vrai vie et de la réalité de notre situation actuelle ? « du pain et des jeux » d’aucun s’exclamerait 😉

Côté du Line up ...
Charly Leroy (chant) : impressionnant de bout en bout. Il varie les registres sans en faire trop, et surtout, il vit clairement ce qu’il envoie. Pas besoin de comprendre les paroles pour ressentir toute la profondeur des textes et des thèmes abordés.
Simon Ranwez (guitare) : riffs qui cognent, atmosphères bien senties. Il y a du rythme et de la colère dans son jeu, j’adore. Et concernant la technique, les solos sont recherchés, rapides et parfaitement exécutés.
Sébastien Delcroix (basse) : on l’entend bien cette basse, ce qui est trop rare dans beaucoup de prod’ malheureusement. Son jeu est groovie également et ça apporte un vrai poids dans les moments les plus sombres.
Maxime Goemaere (batterie) : propre, précis, mais avec un côté bestial qui colle parfaitement au thème. La double est bien lourde à souhait… ça match assurément !
Le Déni n’est pas juste un album de plus dans la scène death française. C’est une vraie proposition, à la fois physique et mentale. Il faut s’y plonger à fond, s’y perdre même, pour en ressortir un peu secoué. Et c’est tant mieux. Death Structure passe un cap ici, en allant au bout de son concept sans tomber dans la prétention ni la surenchère technique.
L'album Le Déni est une œuvre conceptuelle puissante qui navigue à travers les thèmes du deuil, de la résilience et de la quête de sens dans un monde en crise et tout ces thèmes m’ont fortement parlé… cet album, je le vis à chaque écoute et me retourne les tripes tant la puissance des paroles, la puissance musicale font effet… bref, vous l’aurez compris, j’ai adoré et je ne peux que vous dire que Death Structure est un groupe à suivre de très près.
Poussin
pour BGP MUSIC LIVE
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