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Photo du rédacteurBGP Music Live

En aparté avec "PAST AND SECRETS"


Réalisée par Marion BOESCH



Bonjour Yohan !

Tu es à toi tout seul le groupe PAST AND SECRETS. Peux-tu nous parler de l’origine de ton projet ?

Bonjour MARION et amis lecteurs.

Tout d’abord, je tenais à te remercier de m’offrir la possibilité de réaliser cette interview. C’est toujours un honneur pour les petits artistes comme moi de se prêter à ce genre d’exercices.

« Past And Secrets » est né en 2019 des suites de l’arrêt d’un de mes anciens projets.

Pour ne pas couper le lien avec la musique et continuer d’évoluer artistiquement, l’idée de créer ce projet instrumental m’est venue. J’ai découvert des projets instrumentaux mêlant une ambiance et une atmosphère particulière avec des riffs assez lourds et typés Djent. J’ai tenté quelques écritures, fait de nombreux essais et voilà comment est né ce projet.



Comment définirais-tu en 3 mots l’ADN de PAST AND SECRETS ?

Pour répondre à ta question, ce projet est une alliance entre l’atmosphérique, l’ambient et le Djent avec une touche progressive et décalée. J’ai cherché à emmener l’auditeur à travers ses morceaux dans un univers mélancolique et aérien, accompagnés à la fois de riffs lourds et accrocheurs et de solos performants.


Que représente la musique pour toi ? Quelles sont les bases, les fondements de ta musique ?

La musique de ce projet reflète l’image que j’ai en règle générale de la « dite » musique. J’aime les choses planantes, aériennes et aussi les riffs assez énergiques. Quand j’en écoute, j’aime être transporté et emmené dans un autre univers. Bercé par des groupes comme Pink Floyd, Genesis, Van Halen et aussi Nirvana, j’ai découvert la musique dès mon plus jeune âge avec les vinyles de la famille. Chacun de ces groupes m’ont poussé à devenir guitariste il y a 25 ans.

J’essaie d’explorer différents styles tels que le classique, le blues et la pop-rock des années 90 (je suis un fan de K’s Choice). Je suis passé aussi par le néo-metal. J’ai également toujours aimé les projets instrumentaux très aériens. Bref, je suis très hétéroclite en ce qui concerne la musique.


Les visuels de tes EP sont très classe et poétique. Voir même un peu futuriste. Que veux-tu véhiculer à travers ces images ?

Chacun des visuels qui ont été créés se sont construits en même temps que les morceaux de l’EP. Ils sont inspirés de leur histoire et des sensations qu’ils provoquent à l’écoute. L’avantage de travailler en comité restreint pour le graphisme permet de transmettre tout ça très facilement. Concrètement, ici, légèreté et lourdeur sont 2 opposés qui se combinent à la perfection et qui représente bien l’EP. Il faut savoir que c’est un univers musical difficile à comprendre puisque pour cet EP, l’instrumental travaille sur les émotions (aucun texte évocateur) et quoi de mieux que de pouvoir associer un visuel inspirant la même chose. Libre à chacun d’y voir une évocation particulière sans s’imposer d’elle-même. C’était le but ici, se perdre ou je dirais même se trouver une place dans cet univers si singulier, MUSICALEMENT et VISUELLEMENT... Comme un écho qui résonne. En bref, une alliance parfaite.



Comment abordes-tu la création de chaque morceau, et même d’un EP ?

Chaque morceau est venu tout simplement d’une inspiration à un moment donné. Mes souvenirs passés ou présents sont mes fondements et j’essaie de les retranscrire à ma manière. Il est parfois très compliqué de se souvenir de tout alors les outils technologiques sont là pour nous aider. Le dictaphone est devenu mon meilleur ami. Grâce à lui, il suffit simplement de chantonner quelque chose, une idée qui me passe par la tête, pour ensuite l’enregistrer et lui donner forme ensuite.

La réalisation de ces cinq titres a été une première pour moi. Je ne savais pas trop comment procéder. La seule chose que je souhaitais réaliser était une suite logique entre les morceaux pour permettre à l’auditeur de s’évader et de ne pas décrocher.

Je pense avoir réussi. En tout cas j’en suis très content.

On peut dire qu’Il sort des tripes et du cœur.


Tu officies dans le Djent Atmo. Tous tes titres sont instrumentaux. C’est un exercice compliqué quand on veut faire passer des émotions. Quelles histoires as-tu envie de nous raconter lorsque tu composes ?

Il est vrai que ce style est un genre très particulier.

En règle générale, les voix apportées dans une chanson permettent de véhiculer une certaine émotion, alors que dans ce style, c’est ton instrument qui doit prendre la place.

Je cherche à créer une ligne directrice redondante sans pour autant qu’elle soit rébarbative. De plus, le fait d’amener un solo permet à la chanson et de lui donner un autre type d’émotions et de technicités.

Pour ma part, les éléments de ma vie passée et présente me permettent de véhiculer cette émotion et sont réellement ma source d’inspiration.


Avec le contexte actuel et la pandémie COVID-19, comment envisages-tu de monter sur scène ?

Ce genre de projet est très difficile à amener sur scène car il faut que tu trouves les musiciens adéquates pour réaliser toutes les parties écrites et aussi avoir une belle alchimie entre tous.

Avec le contexte actuel, il m’est venue l’idée de proposer des Masterclass. Je souhaite monter sur scène avec les bande-son et jouer les parties les plus importantes de chaque morceau face à un public large.

Avec ces Masterclass, le but est aussi d’apporter au public une approche différente des concerts en leur présentant le matériel que j’utilise ou d’échanger sur différents sujets (la façon dont j’ai écrit chaque morceau, les méthodes de travail et d’enregistrements)

Ce genre de projet permet un échange instructif en respectant les règles de distanciation.


Nous vivons dans une société qui a beaucoup évolué en terme technologique. Comment fais-tu face aux nouveaux modes de consommation de la musique (plateformes digitales où l’on consomme des titres plutôt que des albums) ?

Je vais être honnête en te disant que les nouveaux « modes de consommation » sont des choses qui ne me correspondent pas. Je fais de la musique pour me divertir, me faire plaisir et j’essaie de donner du bonheur aux personnes qui me suivent.

Mon envie était de sortir cet EP en format physique et j’y suis parvenu. J’ai tout de même « uploadé » chaque titre de cet album sur les plateformes de distribution et de téléchargement. Je préfère réaliser un album quand j’en ai les moyens, la possibilité et surtout l’inspiration. Je trouve que c’est déjà énorme pour un artiste de pouvoir sortir un 5 ou 7 titres. Je préfère rester dans ce système plutôt que de sortir un morceau tous les mois. Si le succès arrive je le prendrai bien sûr mais ma priorité reste le plaisir


Penses-tu que les artistes doivent se réinventer dans leur manière de communiquer pour ne pas être happé dans la masse des groupes qui tentent de se mettre sur les devants de la scène ? Pour ma part, avant de parler de communication, il faut déjà parler de produits. Si tu n’as pas une bonne production à mettre en avant, tu ne sauras jamais faire une bonne communication. Au début des années 2000 même avant, les groupes qui faisaient parler d’eux avaient un talent et un produit qui sortait de l’ordinaire. Ils donnaient envie aux gens de les écouter et de les suivre en concerts. Je pense que c’est toujours le cas actuellement. Maintenant, la communication est en perpétuel mouvement et doit sans cesse être innovante. À l’époque nous passions par les magazines, les radios, les fanzines régionaux ou nationaux, les disquaires. Les médias ont changé, le WEB est apparu et nous devons passer par les Webzines, les groupes de partages et autres systèmes. Les gens veulent maintenant du contenu vidéo, c’est-à-dire qu’ils veulent te voir jouer où présenter un instrument, ils veulent quelques choses de vivant, voir des photos qui mettent en valeur ton style ou ton travail. Alors « OUI », il faut sans cesse innover et surtout communiquer très régulièrement pour éviter de tomber dans l’oubli. Tu es endorsé par des grands noms de la musique. Je pense à LABOGA ou SKULL STRINGS. Peux-tu nous parler un peu d’eux. Que t’apportent-ils en tant que musicien ?

Quand tu es musicien, tu te nourris de rêves. Il y a quelques années, j’ai découvert une superbe marque d’amplificateurs nommée Laboga. Le son révolutionnaire de ses amplis m’a vraiment donné envie un jour de pouvoir travailler avec eux. En 2018, j’ai eu la chance de pouvoir rencontrer le fondateur Adam Laboga et son fils Eryk au NAMM à Francfort. J’ai eu l’honneur d’échanger avec eux et de leur faire part de mon envie de jouer sur leur matériel. La présentation de mes projets et ma détermination leur ont permis de répondre positivement à ma demande. Quelques mois plus tard, je recevais un contrat de leur part et je rentrais officiellement dans la famille Laboga. Il en fut de même pour la marque Skull Strings. Jouant depuis des années sur ces cordes révolutionnaires, un contact s’est créé entre nous. Je leur ai fait découvrir ma production et ils ont tout de suite accroché. Je me retrouve à l’heure actuelle avec un set de cordes personnalisé au nom du projet. Ces deux sponsors m’amènent beaucoup de joie, de satisfaction et de reconnaissance. Ils m’aident aussi en termes de communication en mettant en avant mon travail, C’est un soutien essentiel. Quoi de plus beau pour un artiste amateur d’être aidé par ce type d’endorsement. Je suis comme dans un rêve



Ta musique est très technique, très soignée et ultra travaillée. Tu dois échanger avec pas mal de musiciens… Comment envisages-tu tes collaborations ? Qu’as-tu envie de transmettre ou de partager avec eux précisément.

Je te remercie beaucoup pour les compliments. En réponse à ta question, effectivement, je travaille avec pas mal de musiciens pour réaliser la musique que je fais. Je me suis déjà inspiré de ceux avec qui j’ai pu travailler auparavant. Au début de l’aventure Past And Secrets, j’ai fait appel à des amis guitaristes de longue date qui travaillent en école de musique ou qui sont endorsés. Internet m’a permis de rencontrer quelques guitaristes qui avaient un style bien particulier. En fait, j’essaye de m’imaginer ce qu’ils peuvent me proposer grâce à leurs vidéos. Je leur envoie les séquences de travail pour qu’ils y ajoutent leur « patte ». Ils ont une liberté absolue et je ne suis jamais déçu. C’est également un échange de sympathie, je fais le maximum pour les mettre en avant car ils ont aussi un rôle important dans ce projet.


Quels sont aujourd’hui tes envies ?

Une des envies que j’ai actuellement serait de faire participer de grands noms de la musique sur mes titres.

J’ai déjà eu la chance de faire intervenir de grands guitaristes qui ont apprécié le travail. Il me tarde maintenant de pouvoir rencontrer et collaborer avec de grands noms afin de pouvoir me créer un maximum de souvenirs.

J’aime aussi participer aux salons de la musique avec les marques que je représente. J’ai vraiment hâte de pouvoir recommencer à jouer sur les stands devant un public même réduit et présenter le 5 titres afin de mettre en valeur leur travail et le mien.

C’est aussi un grand moment. J’aurai acquis une grande satisfaction lorsque je déciderai peut-être un jour d’arrêter. J’aurai accompli une multitude de projets même si cela n’a pas toujours été simple.

Et puis, un prochain album est en cours de réalisation….


Concrètement, comment te vois-tu dans 10 ans ?

Dans 10 ans j’en aurai 50 !!! (Rires)

Je pense que je continuerai toujours à jouer et à créer. Peut-être pas dans le même registre mais avec toujours cet objectif : me faire plaisir et pouvoir, peut-être un jour, le transmettre à mon petit garçon.

J’aurai eu cette satisfaction de pouvoir enregistrer, créer mon ou mes propres album(s)


Le Djent est un style peu connu. Peux-tu nous en parler stp ?

Pour ma part, j’ai découvert ce style en écoutant et découvrant un projet se nommant Meshuggah. Ces artistes suédois ont véritablement révolutionné le genre Metal avec leurs riffs lourds et accrocheurs par un accordage très bas, un nouveau type d’instruments notamment au niveau des guitares car on n’y a rajouté une voire deux cordes supplémentaires (7 cordes et 8 cordes). Une atmosphère sombre et une technicité hors norme.

Chaque musicien a une partie complètement différente à réaliser. À partir de ce moment-là, beaucoup de personnes ont cherché à réaliser la même chose et à faire évoluer le style. Je parle aussi du projet Periphery (Misha Mansoor).

En apportant leurs touches personnelles telles que les solos endiablés, une atmosphère planante, ils ont révolutionné le genre qui ne cesse d’évoluer.

C’est vraiment un style qui cherche à se démocratiser.


Un grand merci à toi pour cet échange ! J’espère que les métalleux vont s’ouvrir un peu plus au Djent Atmo car c’est un style trop peu connu qui apporte une vraie part de poésie.

Ce que tu dis est vrai et la majeure partie des gens se focalisent sur des styles et groupes existants. Ils ont du mal à voir ou écouter d’autres choses. Mais les mœurs changent et laissent place à de nouveaux et chouettes projets. Pour ma part, je tenais à te remercier pour avoir pris le temps de m’accorder cette interview. C’est un moment très important pour les petits artistes, nous avons justement besoin d’un petit peu de visibilité pour vivre notre passion au grand jour. Je te remercie profondément de m’avoir permis de m’exprimer. Je remercie aussi ma famille qui me soutient à travers ce projet, tous les musiciens qui ont pu y contribuer. Un grand MERCI aussi à vous, fervents lecteurs, de vous intéresser de près ou de loin à Past And Secrets. Vous pouvez me suivre sur les différents réseaux sociaux tels qu’Instagram ou Facebook. N’oublions pas que vos « likes » et abonnements nous permettent à nous, petits artistes, de nous rendre compte que notre passion pour la musique est partagée et appréciée par bon nombre d’entre vous et nous motivent aussi beaucoup.


À très bientôt !


Marion pour BGP MUSIC LI



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