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Live Report – Divide and Dissolve + Treha Sektori + Amenra @ Elysée Montmartre – 15/05/2025

Dernière mise à jour : il y a 3 jours

Treha Sektori
Treha Sektori

Ce soir à l’Elysée Montmartre, l’ambiance est lourde. Très lourde. C’est un mercredi soir comme on les aime : ciel bas, foule noire, introspection garantie. On ne sait pas encore si on va en ressortir ému, vidé ou transcendé, mais une chose est sûre : ce ne sera pas un concert comme les autres.



Divide and Dissolve


Pour des raisons professionnelles, je n’ai pas pu assister à la première partie, mais j’ai réuni l’avis de plusieurs amis présents pour vous écrire ce report (merci Matthieu Acta Infernalis).

Les instruments sont déjà en place quand on entre dans la salle. Guitare, clarinette, batterie. Sobre. La chanteuse arrive et commence à jouer de la clarinette avec l’aide de pédales d’effet. Très vite, le ton est donné : c’est lent, c’est massif, c’est mystique.

En milieu de set, la chanteuse prend brièvement la parole : “We’re Indigenous and we’re proud of that.” La phrase résonne fort dans la salle, et donne un éclairage politique et spirituel à leur musique. La deuxième partie devient plus abrasive : ça blaste parfois, presque par surprise, puis la fin arrive abruptement. Le groupe remercie le public puis quitte la scène. 

En tout cas, cette description m’a grandement donné envie de les voir. Je ne raterai pas la prochaine occasion.


Treha Sektori


Treha Sektori est le deuxième artiste à performer. Ce choix semble tout à fait cohérent puisqu’il a collaboré avec Amenra sur un split. 

La scène est maintenant transformée en autel visuel : Treha Sektori est seul à moitié planqué derrière un portant recouvert d’os, de plantes suspendues, d’objets étranges. L’ambiance ? Mystérieuse et pesante. Cela ressemble à un rituel païen 3.0.

Seul sur scène, Treha Sektori manie guitare, ordinateur, percussions et souffles vocaux. Il utilise même un archet sur sa guitare, déclenchant des loops d’ambiances inquiétantes. Les effets d’écho et de reverb donnent l’impression d’être encerclés par des voix fantômes. Musicalement, on est à mi-chemin entre le folk tribal et l’indus.

L’éclairage est tout aussi particulier : parfois blan et blafard, parfois absent. C’est un concert-concept, profondément visuel, très immersif. Le fond en scène est couvert d’un écran qui passe continuellement des vidéos en noir et blanc. Le public est figé. Personne ne bouge, mais tout le monde est littéralement absorbé. 

Pour moi, c’est l’expérience du concert dans sa globalité qui est intéressante, et l’ambiance qui en découle. J’aurais peut-être plus de mal à écouter la musique seule, dans mon canapé avec mon chat sur les genoux.


Amenra

Changement de plateau, mais on reste dans le thème : le monde est sombre et on est tous foutus. Amenra monte sur scène dans le silence. L’écran projette lui aussi des vidéos en noir et blanc (visiblement c’était la couleur imposée ce soir), et le chanteur, fidèle à lui-même, tourne le dos au public. Classique. Une mise en scène aussi sobre qu’efficace.

Dès les premières notes, ça prend à la gorge. Les hurlements te vrillent les tripes tandis que les guitares et la basse nous écrasent au sol. Ici, la voix est un instrument parmi d’autres, un vecteur de douleur plus qu’un médium de communication. Tout est lent, lourd, mélancolique- comme le doom sait si bien le faire. J’ai senti mon âme quitter mon corps à la troisième minute.

Le clair-obscur des lumières (blanches uniquement) accentue le côté spectral. L’ambiance alterne entre accalmies malsaines et vagues de bruit saturé. Et pourtant, il y a de la beauté dans tout ça. De la mélodie, malgré la lourdeur. Les ostinatos répétés et les accords plaqués en mineur me bercent. Amenra est d'ailleurs bien présent dans ma playlist “dodo” et, contrairement à ce que vous pensez, c’est plutôt un compliment.

Les premières notes de Solitary Reign provoquent une vague de joie dans le public, la seule de la soirée. Et qui peut le leur reprocher ? Cette chanson est réellement magnifique en live.

Aucune interaction avec le public. Rien. Nada. Et c’est parfaitement cohérent avec l’ambiance : on n’est pas là pour échanger, on est là pour ressentir. Et on a ressenti, merci bien.


Trois groupes. Trois concepts. Trois façons de communiquer le spleen. Ce n’était pas un concert. C’était une expérience.


Prochaine étape me concernant, le Hellfest ! J’espère que je croiserais nombre d’entre vous. Et, pour ceux qui n’ont pas la possibilité d’y aller, nous allons joyeusement vous bombarder de photos, d’interviews et de live reports.


Ciao !

Klo

pour BGP MUSIC LIVE


Portfolio (carrousel) @Ben TARDIF

Les photos Ben TARDIF (en musique)





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