C’est toute joyeuse que j’ai rejoint la délégation BGP au milieu du 91 (Île-de-France), plus exactement dans la petite commune de Mennecy, pour un festival à l’affiche alléchante.
Tout d’abord, cela fait plaisir de voir qu’un festival de mairie, à taille humaine, a pu survivre pendant plus de 10 ans et qu’il est en mesure de proposer une programmation de cette qualité. Un grand bravo à eux.
L’un des avantages du MMF est qu’il laisse une chance égale à tous les groupes. En effet, tous les sets s’enchaînent sur les deux scènes, sans jamais se chevaucher, annulant ainsi toute concurrence. Néanmoins, au lieu de me lancer dans la description de tous les groupes du festival, je vous ai fait un petit listing des concerts qui m’ont marquée dans le bon sens (eh oui, un top 10, nous ne sommes pas sur internet pour rien).
Vendredi
L’araignée au plafond
L’araignée au plafond est le premier groupe que j’ai vu. J’ai été frappée par la bonne humeur qu’ils dégageaient. Alors, certes, leur style punk/pop-rock avec des influences rockabilly détonnait au milieu d’une programmation bien plus metal. Mais ils ont compensé avec leur énergie et des petites touches d’originalité (saxophone, maracas…). Certains aspects n’étaient pas sans rappeler le groupe Creepshow. Une vraie bonne manière de commencer un festival.
Paradise Lost
Pour moi, c’était définitivement le show le plus attendu de la journée. Ils arpentent les scènes du globe depuis 30 ans déjà. On sentait l’expérience à travers chacun de leurs gestes. Moi qui étais frustrée de les avoir loupés au Hellfest dernier (ils étaient malheureusement en concurrence avec Slipknot), j’ai en eu pour mon argent, it was worth the wait, comme diraient nous amis Anglo-saxons.
Rien à dire sur le son, mis à part qu’il était impeccable. Pareil pour les lumières, ils avaient clairement le meilleur lightshow de la journée, sobre mais classe (il faut néanmoins dire qu’ils disposent d’un budget bien plus important que la plupart des groupes sur place).
Comme on pouvait s’y attendre, ils avaient le juste équilibre entre solennité et énergie. Ils ont esquivé avec brio l’écueil dans lequel tombent certains groupes de doom qui se contentent d’aspirer notre énergie vitale.
Même si le set était un peu court à mon goût, il a clôturé en beauté ce premier jour de festival.
Samedi
Lead the Fall
Vers 14 heures a débarqué sur scène un groupe que personne n’attendait. J’ai nommé : Lead the Fall ! Ces jeunots ont donné un bon coup de fouet à la programmation du fest. Ils nous ont régalés d’un deathcore énergique. Leur point fort, selon moi : des lignes de guitare aux mélodies efficaces qui mettent en valeur la brutalité du reste.
Ils semblaient sur scène comme des poissons dans l’eau. Devant eux se sont formés les premiers pogos de la journée. Étonnant, sachant qu’ils n’ont, pour l’instant, que trois singles à leur actif. Malgré un petit fail de wall of death (le set s’est terminé avant que les mosh piteur aient eu une excuse pour s’exercer au karaté), ils sont à coup sûr repartis avec de nouveaux fans.
Petit bémol, une DA scénique inexistante, mais honnêtement, je pinaille. Ce sont définitivement mes chouchous du MMF.
Monnekyn
Petit retour dans le temps, direction les années 2000 avec Monnekyn. C’est un de ces groupes difficiles à classer : ils fusionnent nu metal, grunge, trap et breakdance. Les neuf artistes avaient l’air un petit peu à l’étroit sur scène. Mais la synergie était bonne.
Je suis contente de les avoir vus dans le cadre de ce festival. L’utilisation du rap apportait une diversité bienvenue au milieu de tous les groupes de death et de thrash vintage.
Si les basses avaient tendance à écraser le reste, leur écriture en contretemps donnait un groove monstre à tout le set. Les danseurs apportaient un vrai plus à la scénographie. On s’attend davantage à en voir au concert de Beyonce qu’en plein metal fest, mais c’est aussi ce contraste qui m’a plu. Je suis même déçue qu’ils aient eu un temps de scène si restreint.
Tribute To Thrash
TTT porte très bien son nom. Il s’agit d’un groupe de reprise de thrash metal composé de musiciens inconnus au bataillon (je plaisante). Inutile de vous sortir leurs profils LinkedIn, ils ont tous un CV bien rempli.
Ce concert était un peu particulier pour moi car je ne suis pas la plus grande fan de ce sous-genre. Néanmoins, c’était techniquement au poil. La qualité sonore était non seulement impeccable, mais aussi étonnamment moderne. Les membres ont mis à profit leur expérience scénique : on les sentait sur scène comme chez eux. Mais surtout, Steph Buriez (Loudblast, Tambours du Bronx) n’a pas adopté la voix de gobelin, très courante dans le milieu. Objectivement, un bon show !
Black Bomb A
Ce groupe-ci n’était pas une découverte, ni en studio ni en live. Et une tradition semble se profiler : à chaque concert de BBA, je finis par terre, littéralement. Malgré leurs 28 ans d’existence, l’énergie scénique est toujours explosive. À croire qu’ils sont conservés dans du formol.
Plus besoin de présenter leur musique, un metal hardcore sans concession qui alterne entre growl caverneux et cris stridents.
Comme l’on pouvait si attendre, la fosse était en furie. Je me suis même laissé tenter par un petit mosh pit. Un wall of death de 30 mètres d’envergure face à un catcheur de 2 mètres de haut (du moins c’est comme ça que je l’ai perçu) a finalement eu raison de moi.
At the Gates
At the Gates était la tête d’affiche de ce samedi. J’avoue les avoir attendus avec impatience. C’est assez émouvant de voir débarquer les piliers d’un de mes genres préférés (death metal mélodique, pour ceux qui l’ignoreraient) dans la fière ville de Mennecy. Surtout que jusqu’ici, chaque tentative pour voir ce groupe en live s’est soldée par un échec. La malédiction est levée !
Dès leur arrivée, ils ont directement installé une ambiance mystique. L’équilibre entre mélodie et brutalité était juste parfait ! En revanche, j’ai trouvé dommage que le batteur n’ait pas lâché sa double pédale de tout le set. Ce manque de diversité a poussé mon cerveau à ignorer ces doubles croches continues comme un simple bruit de fond. Contre-productif.
Ça restait néanmoins un très beau spectacle.
Dimanche
Hysteria
Ce groupe a déjà quelques années d’ancienneté (premier album en 2002), mais j’étais jusqu’ici passée entre les gouttes.
C’est donc avec plaisir, et en mangeant, que j’ai pu découvrir la formation lyonnaise. Niveau style, il s’agissait de brutal death metal mélodique. J’y percevais également quelques nuances de black. Le growl du chanteur fonctionnait en parfaite symbiose avec la mélodie de la guitare. Ils m’ont plongée dans un univers sombre et fascinant. Je valide !
Niveau son, j’ai été un peu interloquée : il était de meilleure qualité depuis le food truck (à l’extérieur du fest) que depuis la fosse. C’est dommage.
Ramoneurs de Menhirs
Plus besoin de les présenter, les Ramoneurs de Menhirs écument maintenant les scènes françaises depuis quelques décennies. Les amateurs de punk et de biniou étaient nombreux en ce dimanche après-midi.
En effet, on a eu droit à de jolies danses au milieu du pit. Il faut dire que la musique s’y prête bien. Si le set était musicalement répétitif, il apportait de la bonne humeur au milieu d’une programmation à l’ambiance plus sombre. D’où l’enthousiasme de la foule.
Le show était un peu politisé à mon goût, mais bon, cela fait partie du package. On a profité de quelques bonnes punchlines de la part de Loran (ex-Béru) « Je ne suis pas d’accord ? Enc*ler est un geste d’amour », a-t-il répondu à un spectateur qui affublait un politicien de noms d’oiseaux. Drop the mic.
Rotting Christ
Rotting Christ est le groupe qui m’a fait venir au MMF cette année. Les Grecs se sont taillé une place de choix dans le paysage du black metal international. Vous vous doutez donc que mes attentes étaient élevées, très élevées.
Leur univers, déjà prenant en studio, était presque hypnotique en live. La voix d’outre-tombe de Sakis, l’utilisation de bourdons et autres notes pédales (un peu comme dans les chants religieux) apportait une dimension spirituelle, parfois même tribale à l’ensemble.
L’ambiance était appuyée par un lightshow aux petits oignons, sobre et solennel. Du moins, de ce que j’en ai vu, car j’ai passé une bonne partie du concert les yeux fermés en pleine méditation. Bref, une leçon.
Mentions honorables pour : Akaviel, Waking the Misery, Chaos ET Sexual, Pleasure to Kill
Pour finir, arrêtons-nous quelques instants sur l’organisation. Faire tourner un festival n’a rien d’aisé et ils s’en sortent avec brio, malgré des moyens forcément limités. L’équipe et les bénévoles étaient au top. Aucun incident à déplorer. Il y avait même un écran près du bar pour ceux qui souhaitaient regarder les matchs de la Coupe du monde de rugby en buvant leur bière (si ça, ce n’est pas penser à tout…). L’environnement aussi était agréable : le fest avait lieu dans un parc avec des arbres (et donc de l’ombre !), après avoir cuit au Hellfest et au Motocultor, j’ai savouré ma chance.
Quelques petits bémols cependant : le système de jetons (pour acheter nourriture et boissons) était assez peu pratique, surtout que le stand qui permettait de se les procurer ne prenait pas la CB. La restauration était assurée par l’organisation et, pour les végétariens, c’était un peu la misère.
Musicalement, je n’aurais jamais pensé pouvoir voir des groupes de l’envergure de Paradise Lost, Rotting Christ ou At the Gates dans un festival de banlieue (banlieusarde que je suis !) La proportion de styles old school était un peu élevée (j'ai 23 ans;-) à mon goût mais cela a dû plaire aux nostalgiques. J’y retournerai avec plaisir !
Ainsi se clôture la saison des festivals d'été, mais n’ayez crainte, BGP n’est pas au chômage pour autant. On vous retrouvera avec plaisir pour un ou plusieurs concerts dès la rentrée et l'OMEGA SOUND FEST fin octobre à Angers (49).
Alors si vous nous voyez (avec nos beaux t-shirts) et que l’envie vous prend de nous offrir une bière (ou un Ice Tea), n’hésitez pas, on trouvera toujours du temps pour ça !
Ciao !
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