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«The Rise and Fall of the Ninja Squids» by The Third Project

Dernière mise à jour : 3 mai 2023



Bon. Là ça fait un petit moment que je suis devant ma page blanche à me demander, « mais comment je vais chroniquer ça ? ». Comment est-ce qu’on chronique tout un concept ?

Parce qu’une chose est certaine, The Rise and Fall of the Ninja Squids (rien que ça), premier album de The Third Project sorti le 21 février 2023 chez Araki Records est un sacré OVNI.

Je te fais un petit retour arrière pour le contexte, ça vaut bien ça.


Tu sais (parce que tu es un fidèle de BGP et un grand fan de mes écrits), tout le monde autour de moi sait, le monde entier sait, que je suis une fan de Blackbeard depuis que je les ai chroniqués (cœur avec les doigts les gars). Et du coup, quand je vois que Julien (un des chanteurs qui, je le rappelle, a été élu meilleure personne du Motocultor 2022) se lance dans un projet annexe, je commence à suivre de loin. Le single sort au moment de ma longue hibernation (oui je sais, je t’ai manqué) et je n’y jette qu’une oreille avec désinvolture pendant 30 secondes. Ce qui donne à peu près dans ma tête du « ah ouais ça a l’air lourd », « ah le chanteur il est carrément vénère » (oui je parle mal dans ma tête). Donc, que des compliments. Puis je retourne hiberner.

Le groupe commence à communiquer sur la pré-vente de l’album et là, merveille des merveilles, le concept est de sortir un album, une BD de 50 pages et un jeu vidéo pour le prix d’un kebab + boisson. Ça commençait à faire quand même beaucoup de trucs vachement cool et il était donc évident que j’allais chroniquer ça. Et voilà, quelques jours après, je reçois l’objet en question…


Comment je vais chroniquer ça… Je ne t’ai même pas présenté le groupe encore. Mais on n’en sait finalement assez peu, donc je te laisse lire la bio qu’ils partagent : « Le rock coincé dans une phylactère. Un batteur et un gratteux qui gueulent. Et pis un bassiste, faut bien. » Voilà. Ah si, je peux te dire aussi qu’ils sont d’Annecy et qu’on les aura en interviews, c’est absolument obligatoire.

Revenons à l’objet de ce texte qui met décidément bien du temps à démarrer. Je ne sais vraiment pasdans quel ordre tu dois appréhender le tout. Perso, j’avais écouté une seule fois le single en entier et j’ai commencé par la BD… Et je n’étais pas prête. Clairement, j’étais beaucoup trop sobre !

On parle de l’attaque des poulpes ninjas quoi, dont voici le résumé : « Un voyageur de l’espace est propulsé aux confins de l’univers par accident. Son seul moyen de revenir ? Rassembler les pokéboules de cristal et défaire les tout-puissants Ninja poulpes… » Bon, je ne vais pas te spoiler toute l’histoire (parce que je ne sais toujours pas s’il y en a une), mais si t’as au moins 30 ans, à tendance geek, et que tu t’en tapes de la notion de logique, tu vas te régaler. Franchement, il y a des moments où j’ai chialé de rire et j’ai relevé la tête après l’avoir lu d’une traite en disant juste « mais qu’est-ce que c’était que ce truc ? ». La BD est complétée par des pages de photos, les textes des chansons et quelques lignes des membres du groupe. Le seul truc négatif, c’est que clairement, il y en a qui ne s’y connaissent pas en bière (ça c’est pour montrer que j’ai bien tout lu !).


Le jeu est quant à lui une petite pépite, carrément quali, qui reprend l’histoire de la BD. Tu peux le trouver ici : https://janours.itch.io/the-rise-and-fall-of-the-ninja-squids?fbclid=IwAR0Hdr4K0Uvft7_2Q6_66-JuNTLRDMJAa36bRsCsglfJ2PXgddR6Na-FfLs


J’ai enchainé direct sur la lecture du CD et c’était clairement deux salles, deux ambiances. A nouveau, je n’étais pas prête, parce que forcément j’étais biaisée par la bonne poilade que je venais de me taper et la référence de l’autre projet du bassiste.

The Third Project est décrit comme un groupe « Alternative/metal/screamo/rock power ». Et oui, tout ça. Autant te dire que quand il y a « alternatif » qui traine et plusieurs étiquettes, ça veut juste dire qu’un groupe est inclassable parce qu’il a un son bien à lui. Qu’il soit bon ou mauvais, après, c’est autre chose.

« The Rise and Fall of the Ninja Squids » c’est 6 pistes « based on a true story » et on va donc enfin parler musique.


L’album s’ouvre sur Pandemic dishwasher. Et là je pense être en terrain connu parce que ça sonne comme du stoner sous cocaïne, jusqu’à l’arrivée de la voix. T’as envie de crier direct avec le chanteur tellement il fait ça bien. Par contre ça ne ressemble plus du tout à du stoner. Du post sous keta ? Mais en carrément plus sale. Je ne sais pas en fait, j’arrête là les comparaisons. Une pause au milieu est presque la bienvenue histoire de faire redescendre un peu l’adrénaline. Le temps d’analyser un peu. Je me dis alors que j’hallucine sur la grosse présence de la batterie que je trouve vraiment mise en avant. Une vraie colonne vertébrale. Et ça fait du bien parce que souvent, je trouve que les arrangements peuvent dénaturer la place de cet instru. J’en suis à ce stade de ses pensées qui démontre une connaissance incroyable de mon analyse musicale, quand arrive le second pont et ses blasts qui viennent me susurrer, non pardon, me hurler aux oreilles « MAIS UN PEU QU’ELLE EST PRESENTE LA BATTERIE ! ». Niveau paroles, tu n’es plus du tout dans l’ambiance de la BD. Le texte est dans une énergie aussi vénère que la musique. A part peut-être sur la construction : t’es emporté par une idée, un concept, une histoire… jusqu’à ce que ça parte en cacahuète dans les derniers moments.


Ça enchaine sur Cassandra, le single de l’album (visible à la fin de cette chronique). Et ça enchaine, c’est peu de le dire. On attaque direct. Mais il y a un côté plus planant, très post là pour le coup. Puis le riff arrive, tellement lourd. Et ce son gras, tout en disto, tout le temps. Magnifique.


Par contre, j’ai beaucoup trop de questions sur les paroles, ça va m’obséder longtemps.

Dès le départ de Quantic doggy bag, je me dis que tant de violence m’a fait débloquer. Pour moi, ce n’est pas la même voix. Ça me gueule dessus mais différemment, presque avec des intonations death. Donc vérification faite auprès du groupe, ça alterne bien au chant entre le batteur et le guitariste. Rassurée sur ma santé mentale, je peux continuer l’écoute, même si je ne suis pas certaine que ça aide beaucoup ma dite santé mentale. Parce que c’est un autre niveau de violence que tu prends sur cette piste : moins dans la lourdeur, plus dans le direct dans ta face. Et effectivement, au-delà de la voix, on retrouve pas mal de codes du death, entourés de phases plus calmes, plus lourdes… mais très vite pulvérisées. Un peu comme ton esprit quand tu essayes de comprendre les paroles.


L’OVNI dans l’OVNI : The future que je range à part dans mon petit cœur sensible parce que j’avoue que le texte m’a touchée… et beaucoup fait rire sur le final. Tout est en disto, presque malaisant, un interlude assez mystérieux au final.


Constant noise m’a aussi tout d’abord percutée par son texte, beaucoup plus sombre que les autres. Pas de pirouette humoristique à la fin pour celui-ci. Ça sonne plus rock/stoner/prog avec une mélodie que je trouve plus marquée que pour les autres morceaux. La fin est torturée et tortueuse. C’est bon quoi.


Et on termine, déjà, avec Teraflop, une ode que tous les gamers reprendront à l’unisson ! On est à nouveau dans du très, très, très énervé. Une chanson taillée pour le pit, pour ceux qui aiment avoir vraiment mal. Même les moments plus calmes sont éprouvants tellement ils sont lourds. T’as bien une petite pause plus rock/groovy au milieu, mais c’est juste pour pouvoir t’en remettre encore plus plein la tête derrière.


Tu l’auras compris vu la longueur de cette chronique, The Rise and Fall of the Ninja Squids est pour moi une petite pépite. C’est une expérience cathartique presque physique et totalement schizophrénique. C’est sale, c’est lourd, c’est violent, c’est drôle, c’est planant, c’est philosophique, c’est complètement con. Ami geek metaleux, n’hésite pas une seconde et pour une fois, fuis les plateformes et offre toi l’expérience complète : https://arakirecords.bandcamp.com/album/the-rise-and-fall-of-the-ninja-squids

Pour ma part, je file me refaire une petite partie !


Elodie Del

Pour BGP MUSIC LIVE




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