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Avatar + Urne / Le Plan, Ris-Orangis – 16/03/2024



 

Projection documentaire au GRAND REX - Paris. Chloé "Klo" y était, elle vous raconte :


Le cirque suédois est enfin de retour sur le sol français. Mais avant de commencer sa tournée du territoire, Avatar a fait une halte au Grand Rex de Paris pour nous présenter « Makes a Killer Album », le documentaire/horror movie sur l’enregistrement de leur dernier album Dance Devil Dance.

On y comprend leur besoin, après avoir enregistré leurs précédents albums tout autour du globe dans des studios hors de prix, de retourner à un metal plus brut, sans fioriture. Ils ont donc facilement déniché le coin le plus paumé de Suède : la résidence de famille du chanteur, au beau milieu de la forêt. Ce long métrage s’est révélé très instructif, que vous soyez intéressé par le processus de création d’un album ou tout simplement pour voir le groupe sous un angle plus intime. Pour ceux qui auraient aimé assister à la projection, n’ayez crainte : « Makes a killer album »  sera disponible sous peu pour les citoyens d’Avatar Country, puis plus tard sur YouTube.

La soirée s’est poursuivie par une petite séance de Q&A. Séance qui est passée bien vite, ces joyeux lurons étant aussi funs en conférence que sur scène. Une petite pensée pour le présentateur/traducteur qui s’est fait taquiner tout le long.

 

Après leur session au Grand Rex, les Suédois prolongeaient leur séjour en Ile de France : rendez-vous samedi soir de l’autre côté du périphérique, à Ris-Orangis. L’annonce de cette tournée avait surpris : après un passage bouillant à l’Olympia, qui leur avait permis de s’installer comme groupe de scène, le cirque reprenait la route pour 11 représentations feutrées dans de plus petites salles de l’Hexagone. Une proposition des plus alléchantes pour les 850 chanceux qui avaient pu obtenir leur billet pour la date du Plan, sold-out dans les heures qui avaient suivi la mise en vente. Même l’absence de RER D, à l’arrêt pour travaux ce week-end là, n’aura pas torpillé les ardeurs des fans pour cette coproduction fabuleuse offerte par Le Plan + L’Empreinte.

 

Pendant qu’une grosse quarantaine de Citizens de l’Avatar Country se sont payés le droit d’entrer plus tôt dans la salle (sans pour autant pouvoir rencontrer sa Majesté ni recevoir le moindre goodies en contrepartie), le reste de la plèbe attend patiemment dehors. On y retrouve un public large et transgénérationnel. C’est aussi l’occasion d’admirer les superbes cosplays et maquillages appliqués de certains, et de profiter de la bonne humeur de Nico Loco des Locomuerte, venu rappeler qu’ils viendront ici dans quelques semaines pour un We Metal Fest muy caliente !



 Comme au chapiteau, l’ouverture des portes se déroule tranquillement, dans une ambiance très bon enfant. Une fois à l’intérieur, choix est donné entre l’accès au bar-restaurant, à la salle, ou au stand de merch. Si ce dernier est bien achalandé, on y retrouve malheureusement les tarifs prohibitifs devenus désormais habituels, où le t-shirt manches courtes frisant les 50€ règne en maître... Les multiples options pour claquer son PEL en moins de temps qu’il n’en faut pour cligner des yeux génèrent néanmoins une (très / trop) longue file, direction donc le bar pour s’humidifier avant le début des festivités.

 

La première partie est assurée par Urne, que je n’ai pas eu le temps de découvrir au calme avant de venir. Une recherche rapide apprendra à ceux qui ne les connaissent pas qu’il s’agit d’un trio d’Anglais, versant dans le stoner et le sludge, assaisonné de metalcore. Après un EP en 2018 et un premier album en 2021, le groupe a sorti A Feast On Sorrow l’été dernier, son deuxième opus, et s’est offert pour cela les bons soins de Joe Duplantier à la production, rien de moins ! J’avoue pourtant que le lien avec Avatar m’échappe, d’autant que sur scène l’esthétique ultra épurée et les lights sobres contrastent là aussi très fortement avec les atours du Royaume à venir.



Il n’empêche, une fois les trois premiers morceaux shootés, je me surprends à rentrer dans leur monde et à me laisser embarquer par ce qu’ils proposent. 45 minutes d’un son bien lourd, lancinant mais qui permet justement d’en apprécier la complexité, avec un James Cook à la batterie complètement habité, un Angus Neyra aux riffs de sauvage, et un Joe Nally qui, quand il n’utilise pas sa voix pour des leads de possédé, trouve encore le moyen de chauffer la foule. C’est carré, propre, avec des accents prog bienvenus, en un mot : efficace ! A intégrer dans la liste des groupes à suivre, belle démonstration messieurs !

 

Le temps de recharger le gobelet en houblon à bulles, et les installations d’Avatar pointent leurs silhouettes dans la pénombre de la scène. Ceux qui avaient assisté à la date parisienne de mars 2023 ne sont pas déstabilisés : c’est en tout point la même ! Qui dit salle plus petite, dit qu’on aurait pu craindre le contraire, mais étonnamment tout semble rentrer et tenir, tout en laissant assez de place à chaque membre de la joyeuse troupe pour s’exciter.

 


Le démarrage en trombe sur Dance Devil Dance ne trompe personne, Johannes Eckerström et ses sujets ont bien décidé de frapper fort et d’envoyer du très (très) gros. La pyro et les étincelles sont allumées d’entrée de jeu, et le Monsieur Loyal de la soirée peut se lancer dans ses mimiques. Sous ses rictus et son large sourire sardonique, les gens moshent déjà de partout dans un joyeux maelstrom en fosse ou se trémoussent sur les escaliers. La contamination touche aussi le pit photo, où il devient difficile de ne pas suivre dans une telle ambiance communicative !

 

Le bidon d’essence pour se désaltérer est de sortie, John Alfredsson fait son meilleur pitre à l’œil rond derrière sa batterie tandis que, méthodiquement, Jonas Jarlsby, Henrik Sandelin et Tim Öhrström, défoncent tout en première ligne, en balançant un mur de son monstrueux. L’acoustique, justement, est à saluer tellement elle est à la hauteur du formidable spectacle qui défile sous les yeux du public. The Eagle Has Landed, Paint Me Red, For The Swarm, les titres s'enchaînent sans temps mort, jusqu’à l’interlude Puppet Show. Comme à l’Olympia, ce diable de Johannes a trouvé un balcon duquel il peut bricoler son petit chien en ballon avant de jouer du trombone. On est bien au cirque, et le clown ne s’arrêtera pas là dans sa maîtrise du burlesque.



Il fait son retour sur scène avec une brassée de ballons de baudruche multicolores, dans une énorme boite surprise, d’où l’aide à s’extirper un personnage déguisé en tenue de bourreau médiéval (là dessus ma copine Hélène préfère le qualifier de soumis en cagoule de bondage, mais comme elle n’y voyait pas bien ce soir-là, le doute plane encore et le débat n’est pas clos…). On est cependant tous les deux d’accord sur le fait qu’il ne sert pas à grand-chose, et puis l’intérêt s’est déjà vite reporté sur Johannes et ses ballons d’hélium qu’il aspire, ou fait éclater plutôt que de les offrir aux spectateurs. Cet homme est un vrai démon !

 

S’il n’en reste pas moins impressionnant, on ne peut toutefois s’empêcher de remarquer que le show va dérouler consciencieusement les figures imposées et cocher toutes les cases de l’exercice déjà proposé l’année dernière : John qui vient tirer les canons à confettis sur le public, la Guitar Battle, Tower au piano voix solo par Johannes, jeu en ligne sur Let It Burn, l’arrivée du King en tenue d’apparat, le teasing et la négociation quant au nombre de chansons qu’il y aura en rappel… Je n’aurais pas été contre une petite spéciale pour l’occasion mais bon, le sentiment de déjà vu s’efface vite tellement tout est ultra bien rodé et entraînant.

 


Pas le temps de tergiverser de toute façon, le rappel arrive déjà et va enchaîner les trois grosses baffes que sont The Dirt I'm Buried In, Smells Like a Freakshow (une apothéose !) et Hail the Apocalypse, pour finir d’achever dans un wall of death des Enfers ceux qui tiendraient encore debout dans le pit après une telle séance de cardio.

 

Lorsque les dernières notes s’envolent, le t-shirt et la battle blouse sont trempés, le corps a pris cher et il y aura des bleus le lendemain, et les airs de béats ravis que nous arborons avec les copains trahissent le pied fantastique que l’on vient de prendre. Alors oui, à une chanson près c’était l’exacte redite de mars, mais ça fonctionne si bien qu’on leur pardonne sans mal. Et puis la magie de les voir dans ce contexte si particulier, chose qu’on ne reverra probablement pas de sitôt, permet de mesurer l’immense chance d’avoir été présent et d’assister à ce qui restera un magnifique souvenir !

 

Après tout, "le cirque est le seul endroit au monde où j'ai rêvé les yeux ouverts…" (E. Hemingway)

 

Matt : Photos

Klo. : Live Report

 

Setlist de Urne

 

  1. Serpent & Spirit

  2. Becoming the Ocean

  3. To Die Twice

  4. The Burden

  5. A Feast on Sorrow

  6. Desolate Heart

 

Setlist d’Avatar

 

  1. Dance Devil Dance

  2. The Eagle Has Landed

  3. Valley of Disease

  4. Chimp Mosh Pit

  5. Paint Me Red

  6. Bloody Angel

  7. For the Swarm

  8. Puppet Show

  9. When the Snow Lies Red

  10. Do You Feel in Control?

  11. Guitar Battle

  12. Black Waltz

  13. Tower

  14. Colossus

  15. Let It Burn

  16. A Statue of the King

 

Encore

  1. The Dirt I'm Buried In

  2. Smells Like a Freakshow

  3. Hail the Apocalypse

 

AVATAR - Portfolio


URNE - Portfolio


 

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