Back to Hellfest (Part 1) // Journal de bord (logbook)
Dernière mise à jour : 9 juil. 2022

Crédit photo : Ben TARDIF
Jour 1 // DAY 1
Et voilà, on y est ! Après un petit échauffement au Off (et c’est peu de le dire) la veille, je passe enfin, après des années et des années d’attente, pour la toute première fois sous la cathédrale. J’avoue, j’ai les larmes aux yeux en arrivant sur la plaine.
Je te passe les péripéties qui ont fait que j’ai loupé les sets de Abrahma et Heart Attack (spéciale dédicace au parking et aux navettes, toi-même tu sais !) et on arrive à 11h15 environ.

Frog Leap est en plein set. Ça tombe bien, j’avais été assez frustrée du report de leur concert à Paris. Ils sont parfaits pour mettre dans l’ambiance dès le départ et ça sautille de tous les côtés de la plaine. Je suis assez surprise par la présence beaucoup plus importante de la chanteuse par rapport aux vidéos que Leo à l’habitude de partager. Plaisant.
J’apprends de mes aînés et j’attaque donc la file interminable pour le merch officiel directement. Et ce fut long. Suffisamment long pour que j’entende les sets de Laura Fox (là, clairement, je n’ai pas choisi), Ferocious Dog (qui me donnent une irrésistible envie de bière), et Ego Kill Talent (qui passent bien en live). Tu comprendras grâce à cette liste que j’ai eu le temps de cuire !
Ma précieuse nouvelle casquette sur la tête, je peux enfin rentrer dans le vif du sujet.
Et j’attaque carrément bien avec Leprous. Bon, facile, je suis fan. Je m’étais déjà fait les concerts streaming pendant le confinement et le live des 20 ans à Paris. Le set est excellent mais on connait les qualités du groupe. Je suis hallucinée de la qualité du chant D’Einar Solberg en live. Clairement un des plus grands chanteurs metal actuel à mes yeux. Malgré la chaleur absolument suffocante, je fais rire mon binôme de festival parce que j’ai la chair de poule quasi tout du long. Le groupe enchaine les tubes et place un inédit. 40 minutes beaucoup trop vites passées.
J’en profite pour aller écouter The Inspector Cluzo pour qui j’ai une grosse affection. Clairement, ils sortent du lot : déjà par leur son et surtout par leur mentalité. Ils font carrément du bien et si tu aimes le rock au sens large et que tu ne connais pas, je te recommande fortement d’aller les découvrir.

Crédit photo : Ben TARDIF
16h, il serait peut-être temps de manger un peu avant d’enchainer sur Franck Carter & The Rattlesnakes. Bon, clairement, ils dépotent méchamment. Si tu as loupé ça, le live est dispo sur Arte Concert. En plus de tout le reste, le poirier-punk du chanteur restera dans l’Histoire !
Je n’ai pas long à faire pour rejoindre le set d’Opeth (et tant mieux, je suis en train de me transformer en Gollum). Ce groupe et moi, c’est une longue histoire, et je n’ai jamais eu l’occasion de les voir en live (là aussi, merci le report de concert). Et du coup, je me suis régalée même si j’ai lu des avis plus mitigés. Le niveau est évidemment là et beaucoup de plaisir à écouter en live pas mal de vieux morceaux.

Et non, je ne reste pas pour Offspring, trop déçue de leur live au Download. J’ai fait le concert de rattrapage sur Arte, et effectivement, la prestation était en fait meilleure. Mention spéciale à Noodles qui a vraiment l’air d’être super content d’être là et fait le show !
Du coup, « mais où étais-tu me demanderas-tu ? » et je te répondrai que j’ai filé direct voir Rotting Christ. J’étais fort jeune quand j’ai commencé à suivre ce groupe et là encore, je ne les avais jamais vu en live. On m’avait dit que c’était décevant. Et bien fichtre non ! C’est lourd sérieux, je crois que mes os en vibrent encore. Sakis Tolis a une voix qui me retourne le cerveau et je la retrouve en live. Là aussi, belle alternance d’anciens et de nouveaux morceaux. Et c’est aussi la première fois que je goute réellement l’ambiance du public Hellfest, à l’ombre du toit de Temple qui n’a jamais aussi bien porté son nom.
Petit passage obligatoire sous le mur d’eau et j’en profite pour m’installer devant Mastodon dont j’avais chroniqué le dernier album. Bon et bien je ne vais pas me faire des amis, mais globalement, je me suis occupée des réseaux pendant ce temps-là. Alors oui, ils n’ont plus rien à prouver, ils sont putain de bons, mais émotionnellement, ça ne m’a pas procuré grand-chose.

Crédit photo : Ben TARDIF
Ça tombe bien, je suis du coup à l’heure pour Primordial (choix cornélien et en fait tactique avec Dog Eat Dog) – et tu vas le voir, pas le bon au final). Et bien pareil, autant j’aime énormément en album, autant le live ne m’a absolument rien apporté. J’en profite pour boire ma première bière de la journée (saloperie de canicule). Mais ne serait-ce pas la chaleur qui commence à me rendre chafouine ?
Et bien non, Et c’est Five Finger Death Punch qui va me prouver le contraire. Alors là c’est plutôt l’inverse : je ne suis pas fan de tous les morceaux du groupe, mais ce live putain, quelle leçon ! Ivan Moody est une bête de scène et la communion avec le public est instantanée. Le Hellfest revêt ses habits de nuit en parallèle. A nouveau, les poils. Mention pour son geste aux deux très jeunes heureux du public !

crédit photo : Ben TARDIF

J’ai du coup le temps de rejoindre tranquillement LE groupe que j’attendais, LE groupe qui m’a fait écarter Deftonesde mon running order perso : Electric Wizard. Ma cage thoracique se souvient encore de la lourdeur de leurs riffs. Je suis fascinée par le jeu de Liz Buckingham et je ne la quitte pas des yeux. C’est déjà puissant en écoute album mais alors là ! Il est minuit, autant te dire que le cerveau ne fonctionne plus après une journée pareille et on est pas loin de la transe. Les morceaux sont raccourcis pour l’occasion, normal. Un peu frustrant, mais ça donne effectivement la possibilité d’en écouter plus. Ça valait les deux ans d’attente, largement.
Il est 1h, ça pique : je m’évite le choix entre Volbeat et Suicidal Tendencies (celui-là je l’ai rattrapé depuis : file voir cette tuerie sur Arte Concert !) en rentrant me coucher.
Je ne comprends toujours pas ce qu’il se passe au moment d’aller me coucher. J’en ai pris plein les yeux, plein les oreilles, toute la journée, tout ça sous une chaleur à faire crever les morts (ou un truc comme ça). 14 ans que j’attendais ça, et c’est bien loin de tout ce que j’avais pu imaginer.

Crédit photo : Ben TARDIF
<ENG>
Here we are ! After a little warm-up at the Off (and that's an understatement) the day before, I finally go, after years and years of waiting, for the very first time under the cathedral. I admit, I have tears in my eyes when I arrive on the plain.
I'll spare you the adventures that made me miss the sets of Abrahma and Heart Attack (special dedication to the parking lot and the shuttles, you know yourself!) and we arrive at around 11:15 am.
Frog Leap is in full set. That's good, I had been quite frustrated by the postponement of their concert in Paris. They are great for setting the mood right off the bat and it hops all over the plain. I'm quite surprised by the much larger presence of the singer compared to the videos that Leo used to share. Pleasant.
I learn from my elders and so I attack the endless line for official merch directly. And it was long. Long enough for me to hear the sets of Laura Fox (there, clearly, I didn't choose), Ferocious Dog (which gives me an irresistible craving for beer), and Ego Kill Talent (which goes well live). You will understand thanks to this list that I had time to cook!
My precious new cap on my head, I can finally get to the heart of the matter.
And I attack downright well with Leprous. Good, easy, I'm a fan. I had already done the streaming concerts during the confinement and the 20th birthday live in Paris. The set is excellent but we know the qualities of the group. I am amazed by the quality of Einar Solberg's singing live. Clearly one of the greatest metal singers today in my eyes. Despite the absolutely suffocating heat, I make my festival buddy laugh because I have goosebumps almost the whole time. The group chains the tubes and places an unpublished. 40 minutes passed far too quickly.
I take this opportunity to go and listen to The Inspector Cluzo for whom I have a great affection. Clearly, they stand out: already by their sound and especially by their mentality. They are downright good and if you like rock in the broad sense and you don't know, I strongly recommend that you go and discover them.
4 p.m., it might be time to eat a little before moving on to Franck Carter & The Rattlesnakes. Well, clearly, they are wickedly depotent. If you missed it, the live is available on Arte Concert. In addition to everything else, the singer's pear-punk will go down in history!
I don't have long to join Opeth's set (and good, I'm transforming into Gollum). This group and I, it's a long story, and I've never had the opportunity to see them live (again, thank you for the concert report). And suddenly, I enjoyed myself even if I read more mixed reviews. The level is obviously there and a lot of fun listening to a lot of old songs live.
And no, I'm not staying for Offspring, too disappointed with their live at Download. I did the catch-up concert on Arte, and indeed, the performance was actually better. Special mention to Noodles who really seems to be super happy to be there and put on a show!
Suddenly, “but where were you you ask me? and I will tell you that I went straight to see Rotting Christ. I was very young when I started to follow this group and again, I had never seen them live. I was told it was disappointing. Well damn no! It's heavy seriously, I think my bones still vibrate. Sakis Tolis has a voice that turns my brain and I find it live. There too, a nice alternation of old and new songs. And it's also the first time that I really taste the atmosphere of the Hellfest audience, in the shade of the roof of Temple, which has never borne its name so well.
Small obligatory passage under the wall of water and I take the opportunity to settle in front of Mastodon whose last album I had reviewed. Alright, I'm not going to make any friends, but overall, I took care of the networks during that time. So yeah, they don't have anything to prove anymore, they're fucking good, but emotionally, it didn't do much for me.
That's good, I'm suddenly on time for Primordial (cornelian choice and in fact tactical with Dog Eat Dog) - and you'll see it, not the good one in the end). And the same, as much as I really like the album, the live has brought me absolutely nothing. I take this opportunity to drink my first beer of the day (damn heat wave). But wouldn't it be the heat that's starting to make me chafouine?
Well no, And it's Five Finger Death Punch that will prove me wrong. So there it is rather the opposite: I am not a fan of all the songs of the group, but this fucking live, what a lesson! Ivan Moody is a beast of the stage and the communion with the public is instantaneous. The Hellfest puts on its night clothes in parallel. Again, the hairs. Mention for his gesture to the two very young people happy with the public!
I suddenly have time to quietly join THE band I was waiting for, THE band that made me remove Deftones from my personal running order: Electric Wizard. My ribcage still remembers the heaviness of their riffs. I am fascinated by Liz Buckingham's acting and I can't take my eyes off her. It's already powerful in album listening but then there! It's midnight, I might as well tell you that the brain no longer works after such a day and we're not far from a trance. The pieces are shortened for the occasion, normal. A little frustrating, but it does give the opportunity to listen to more. It was well worth the two year wait.
It's 1 am, it stings: I avoid the choice between Volbeat and Suicidal Tendencies (I caught up with this one since: go see this killing on Arte Concert!) when I go home to bed.
I still don't understand what happens when I go to bed. I had my eyes full, my ears full, all day, all that under a heat to kill the dead (or something like that). 14 years I've been waiting for this, and it's far from anything I could have imagined.
Crédit photo : ben TARDIF
Jour 2 // DAY 2
Ça pique un peu ce matin (bah oui, on n’a plus 20 ans ma bonne dame !) et je t’avoue que je suis un peu inquiète de subir la fournaise une seconde journée (bah oui, on n’a plus… bref !) …
J’arrive à midi, et je rejoins le boss au VIP pour ma première interview officielle au Hellfest avec Heart Attack que j’ai hélas loupé la veille (surtout qu’il parait qu’ils ont fait un set de folie). J’enchaine avec plaisir celle du groupe OGEZOR pour un échange très intéressant sur leur projet vraiment complet. A découvrir !
Concernant le VIP, la fontaine de sang est superbe, les décors du bar sublime et les chiottes avec savon bien pratiques. Voilà.
Je retourne affronter la chaleur, et pas qu’un peu, pour rejoindre la fameuse Warzone et le set de Guerilla Poubellequi était très haut dans ma liste des groupes attendus. Et je n’ai pas été déçue. Le groupe, qu’on ne présente plus pour qui apprécie le punk, fait une prestation bien au-dessus de mes espérances. J’ai la banane tout du long, autant sur les nouveaux que sur les anciens morceaux. Très belle communication de Till avec le public et très belle communication tout court (oui, c’est mon report, je dis ce que je veux !). J’aurais aimé aller pogoter au milieu de la foule de courageux (ou de grands malades, je ne sais pas au final), mais ma métamorphose en Gollum étant effective, j’ai dû rester à l’ombre.
Après ce boost d’énergie, je me dirige vers les Mainstages pour le set de Soen. Je repasse sous le mur d’eau, je trouve 1m² d’ombre devant le bar, autant te dire que je suis prête… Et bien non… J’ai pensé en vrac à ma liste de courses, aux mails que j’ai à traiter en rentrant et à l’organisation de la journée de demain. Bref, c’était propre, mais c’était chiant. Peut-être l’effet après Leprous de la veille ? Là encore, « chiant » dans le sens où je n’ai absolument rien ressenti pour un groupe que j’attendais pourtant de voir depuis un bail. Je continuerai par contre à les écouter version album.
Pas grave, je me console en mangeant un bout et surtout, SURTOUT en rejoignant Guillaume, le guitariste de KLONE, pour ma troisième interview de la journée. J’arrête direct sur ce passage, sinon je vais me lancer dans une chronique de toute leur carrière et ça va être très, très long. Mais on sera là pour la sortie du prochain album, assurément.

Crédit photo : ben TARDIF
Je mets de côté le set d’Alestorm (qui apparemment était démentiel) pour rejoindre Valley et Pelican. J’adore ce groupe, mais je craignais un peu le live à cause du côté instru. Et bah putain la claque ! Je redécouvre les morceaux dans une toute autre dimension. C’est lourd à souhait (tu as compris que « lourd » pour moi est un compliment) et ça dégage une énergie de malade. Le niveau de fou des musiciens apparait clairement sur scène. Un des concerts de cette édition que je n’oublierai pas.
Je suis reboostée et du coup prête à affronter à nouveau la Warzone pour Agnostic Front. Et bien ascenseur émotionnel décidément parce que je me suis à nouveau plutôt ennuyée, ce qui est plutôt dommage pour une référence du punk hardcore. Je ne vais même pas m’étendre sur le sujet.
Heureusement, HEUREUSEMENT, la journée va très, très bien se finir !

Crédit photo : ben TARDIF
Je prends tout ce qu’il me reste d’énergie pour courir très vite afin de m’éloigner des « notes » de Steel Panther et je rejoins Messa. Quel set magnifique ! J’étais un peu mitigée sur le second album mais en live, pfiouuuuu (je ne trouve pas de meilleur qualificatif), tout est parfait : à la fois millimétré et rempli d’émotions. Le public est nombreux et à fond. Excellente prestation, vraiment.
J’essaye d’aller manger, mais je suis très vite barbouillée par le set de Megadeth qu’on peut entendre sur toute la plaine (je ne vais pas me faire que des amis là, mais bon, même les gens qui aiment d’habitude n’ont pas eu l’air d’apprécier sur ce coup-là !).

Crédit photo : ben TARDIF
Je retourne donc me réfugier sous Valley sous les conseils de mon binôme de festival pour aller voir, non pas Sepultura, mais Mono & The Jo Quail Quartet. Je ne sais pas encore que je vais prendre LA baffe dans ma tronche de la journée (et la grosse surprise de ce fest pour moi). Mono seul, ça peut être soporifique si tu n’es pas habitué à ce genre de son. Jo Quail seule est loin de l’ambiance Hellfest. Mais les deux… Je ne connaissais qu’une chanson par le biais d’une vidéo de cette formation. Il en existe d’ailleurs très peu. J’ai été scotchée tout du long par la puissance absolue qu’ils ont dégagé. Pas la puissance de gros bourrin, non, LA PUISSANCE. Eux ils sont allés chuchoter à mon âme directement comme peu de groupes l’ont fait. Et c’est encore plus intense parce que tu sais que tu dois profiter sachant qu’il n’y a que très peu d’enregistrements de leurs prestations et que, très clairement, ces vidéos ne rendent pas le dixième de ce que ça envoie en vrai. Si tu étais à ce set, tu sais que tu as vécu un moment privilégié. En tous cas, c’est comme ça que je l’ai ressenti.

Il est 22h35 mais je suis épuisée et je sais que demain je fais l’ouverture. Mon corps de quarantenaire et la méchante voix de la raison me font renoncer à Deep Purple, Social Distortion, Ghost (c’est con, j’avais vraiment besoin de comprendre la hype autour de ce groupe), Envy et Anti-Flag (ce dernier peut être rattrapé sur Arte Concert).

Crédit photo : Remi ITZ
Je m’endors bien contente d’entendre enfin la pluie dehors parce que je sais qu’avec une dizaine de degrés de moins, ça va pouvoir commencer à causer en terme de nombre de concerts par jour. Et là tout de suite au moment où j’écris ces lignes, on est le 21 juin, et je peux te dire que la journée du dimanche, elle a effectivement envoyé du pâté !
<ENG>
It stings a little this morning (well yes, we are no longer 20 my good lady!) and I must admit that I am a little worried about suffering the furnace for a second day (well yes, we no longer have… Short !) …
I arrive at noon, and I join the boss at the VIP for my first official interview at Hellfest with Heart Attack, which I unfortunately missed the day before (especially since it seems that they did a crazy set). I am happy to follow that of