Crédit photos : Matthieu LELIEVRE "ACTA INFERNALIS"
Au programme du jour : retour sur l’évènement Recyclage de Metal Rouillé au Petit Bain (Paris). Petite recontextualisation : Noise Impulsion est un collectif d’artistes parrainé par Reuno de Lofofora qui lutte pour la sauvegarde de la planète (bon courage à eux, il y a du boulot). Il travaille main dans la main avec des structures en Indonésie, comme le collectif TrashStock. L’association a mis sur pied un concept mélangeant exposition, stands et concerts afin de mêler prise de conscience et plaisir. Grâce à de nombreux partenaires – le Hellfest, la FMM, le Petit Bain… et nous (liste non exhaustive) –, l’évènement a pu s’arrêter à Nantes et à La Rochelle avant de poser ses valises à Paris le temps d’une soirée.
Stands et expositions
La particularité de Recyclage de Metal Rouillé est la présence d’exposants, tous reliés à la cause du jour. Nous avons donc eu un fabricant de guitares utilisant des matériaux recyclés, un duo de tatoueurs également créateurs d’une marque de vêtements bio et éthiques, et j’en passe… Au total, 13 stands et exposants dispatchés sur toute la péniche. La Seine étant un des symboles de la pollution des eaux en France, j’ai trouvé l’endroit tout à fait approprié.
Un des points forts : l’exposition du photographe Julien Goalabré, également fondateur de TrashStock, venu nous faire découvrir des clichés sur le désastre écologique que connaît actuellement l’île indonésienne de Bali. On y voyait des déchets à moitié décomposés au milieu de paysages idylliques. Une bonne douche froide.
Pour ne pas laisser le pessimisme nous miner, des animations de sensibilisation étaient également organisées par RMR. Le but étant de ne pas céder au défaitisme.
À 18 heures, le grand parrain de l’association, Reuno, nous a gratifiés d’un DJ set. Pour être tout à fait honnête, j’étais occupée à interviewer les artistes de la soirée (stay tuned, ça arrive), je n’ai donc pas pu y assister mais je lui faisais confiance pour mettre une bonne ambiance.
Romance
À 19 heures, le premier groupe est monté sur scène. Il s’agit de Romance, une formation qui se revendique post hardcore, avec des influences black metal. Les Nantais m’ont agréablement surprise par leur professionnalisme. Le scream ainsi que les autres parties instrumentales étaient propres. Mine de rien, la formation est assez jeune (2018) et j’ai vu nombre d’artistes plus expérimentés sonnant bien plus amateur.
Ils auraient pu marquer davantage leurs influences black metal. Cela leur permettrait de sortir vraiment du lot. Sur le moment, j’avais l’impression d’entendre un groupe de metalcore. Ce n’était pas désagréable – loin de là –, mais un peu plus classique. Après un petit passage sur Spotify, j’ai trouvé que le côté black ressortait mieux en studio. Affaire à suivre.
Nous n’étions malheureusement pas assez nombreux à céder à la curiosité et à descendre dans la fosse dès le premier set. Les musiciens ne se sont pas découragés pour autant et ont assuré le show comme des pros. Le chanteur est descendu dans la fosse pour le dernier titre. Il n’y a pas à dire, ça fait toujours son effet. À ceux qui sont restés au bar, tant pis pour vous !
Set list :
Intro
Astrinauts
Queen of Nothing
Foreign Home
Damocles
Sahara
Sanzarru
Mensonge
Mirizon
Contrairement à Romance qui était une découverte pour moi, j’étais plus familière de l’univers de Mirizon. Il m’arrivait déjà d’écouter ce groupe de Nantais (oui, encore) occasionnellement avant le gig. C’est également du metalcore, cette fois accompagné d’un violon. Cela rajoute une petite touche lyrique agréable. L’association violon/metalcore est quelque chose de courant mais avoir un violoniste comme membre permanent est quand même plus rare. Il est donc facile de les comparer à des groupes comme Imminence, qui en fait sa marque de fabrique.
Mirizon n’a pour l’instant qu’un album à son actif. Si ces enregistrements sonnent encore un peu vert, ils sont pleins de promesses. Les mélodies sont catchys, les toplines bien écrites et le fait d’avoir un violoniste en CDI permettent de bien intégrer l’instrument à la composition. Il est enregistré par HK – rien que ça.
Place au live maintenant. Je l’ai personnellement largement préféré à l’album. On sent qu’ils ont passé un cap depuis la sortie du RP. Ils font beaucoup plus professionnels, pleins d’assurance. La performance est énergique et je trouvais le partage du chant clair entre le guitariste et le frontman intéressant. Seul petit bémol : le violon, membre très important dans la construction de l’identité du groupe, était presque inaudible.
Vu les thématiques abordées dans les textes de Mirizon, son association avec Noise Impulsion était presque évidente. « Fucking Humankind! » (Awareness), tout est dit.
Vous pourrez retrouver l’interview du groupe réalisée le jour même d’ici peu, restez à l’affût.
Set List :
Nothing left to see
Crystal Crane
Atlantis
Small War
Sleepwalking
Awareness
A la Cendre et la Neige
Turtles Jr
Le concept même de Noise Impulsion est de travailler en étroite collaboration avec avec des collectifs d’artistes indonésiens. Quel meilleur moyen pour les représenter que de profiter du passage du groupe Turtles Jr par l’Hexagone ?
Avant toute chose, ça fait toujours plaisir de voir des groupes issus de territoires que l’on n’associe généralement pas aux musiques extrêmes.
Le crédo de Turtles Jr est le bon vieux punk à l’ancienne, que ce soit au niveau du son ou du visuel (guitares léopards, cheveux fluo coiffés en piques…). Musicalement, ce set a tranché assez nettement avec les deux premiers, qui proposaient un style plus moderne. Exit les chansons de cinq minutes, place aux titres de deux minutes maximum. Cela me parlait moins, peut-être car ils représentent une « époque que je n’ai jamais connue ». Néanmoins, je pense qu’ils ont fait un bien fou à tous les nostalgiques.
La preuve en est : la fosse s’est progressivement mise à gigoter.
Vous pourrez aussi retrouver l’interview de ces fameuses tortues indonésiennes très bientôt !
Comment résumer l’évènement Recyclage de Metal Rouillé ? C’est déjà une initiative courageuse. On sait tous à quel point il est tentant de s’enfouir la tête sous le sable.
Au lieu de ça, Christelle et Cindy ont tenté de traiter un sujet grave via un moment fun et convivial. L’organisation, les techniciens et les artistes ont tous fait du très bon boulot. Les exposants avaient de belles histoires à raconter.
En matière de fréquentation : si le Petit Bain n’était pas vide, RMR n’a malheureusement pas eu le succès mérité. Il est vrai qu’en plein été, Paris est souvent déserté. J’espère que Noise Impulsion aura l’opportunité de le reconduire à une date plus accommodante. Si c’est le cas, je vous invite vraiment à m’y retrouver !
Comme dit un peu plus haut, vous aurez l’occasion de découvrir les interviews faites sur place sous peu. Vous pouvez également voir l’interview de Cindy et Christelle au Hellfest 2023
En attendant, prenez soin de vous et n’oubliez pas de trier vos déchets !
Ciao
Klo pour BGP MUSIC LIVE
Crédit photos report : Matthieu LELIEVRE "ACTA INFERNALIS" (lien)